Huawei est dans les starting-blocks. Le géant chinois devrait commercialiser, dès cet octobre, une nouvelle puce dédiée à l'intelligence artificielle (IA). En plus de lui permettre de concurrencer NVIDIA, ce processeur marquera un immense pas en avant dans l'ambition de la Chine de contourner les sanctions américaines.
Depuis 2022, l'administration Biden tente par tous les moyens d'empêcher l'Empire du Milieu d'accéder aux technologies lui permettant de concevoir des semi-conducteurs de pointe. De son côté, la Chine ne lésine pas sur les moyens pour passer outre ces mesures et développer sa propre chaîne d'approvisionnement. Huawei est une pierre angulaire de ce projet qui se concrétise peu à peu.
Des performances comparables au H100 ?
Baptisée Ascend 910C, cette nouvelle puce est testée par des télécoms chinois depuis quelques semaines. Sa puissance est comparable à celle du H100 de NVIDIA, assure Huawei, qui alimente actuellement la plupart des modèles d'IA générative comme ChatGPT. Les géants locaux de l'industrie Baidu, China Mobile et ByteDance seraient déjà en pourparlers avec la société pour en acquérir des unités.
Si les capacités du processeur sont telles que Huawei les décrit, NVIDIA a du souci à se faire en Chine. En raison des sanctions américaines, l'entreprise n'a plus le droit de commercialiser ses puces H100 dans le pays. En conséquence, elle a développé des variantes bridées du GPU, notamment les H20, spécifiquement pensées pour le marché chinois. Mais Huawei, avec son produit local, risque de lui faire de l'ombre.
La renaissance de Huawei
Le lancement d'une puce d'IA aussi puissante signerait définitivement la renaissance de Huawei. Le groupe a traversé une passe particulièrement difficile ces dernières années, après que les États-Unis l'aient placée sur liste noire en 2019. Depuis, les entreprises américaines ont interdiction de lui vendre leurs technologies. Ces restrictions sont régulièrement renforcées pour des raisons de sécurité nationale, explique Washington.
Forcée de se réinventer, Huawei s'est concentrée sur son pays d'origine. Pari gagnant. L'année dernière, son tout premier smartphone 5G a fait un carton en Chine, relayant l'iPhone au second plan. L'appareil a beaucoup fait parler aux États-Unis, car la puce de 7 nanomètres qui l'alimente témoigne des avancées technologiques du pays en dépit des restrictions. Dans ce contexte, la commercialisation de la 910C risque de faire trembler la Maison-Blanche…
Source : The Wall Street Journal
