Chez Oppo, milieu de gamme se prononce Reno. C’est donc avec la famille Reno4 que le constructeur souhaite séduire les acheteurs potentiels souhaitant acquérir un smartphone bien sous tous rapports et restant à un prix raisonnable.
- Autonomie
- Vitesse de charge
- Écran de bonne qualité
- Qualité d’image photo
- Qualité de construction
- Audio améliorable
- Pas de charge par induction
- Positionnement tarifaire
Du coup, le constructeur s’est fendu de trois Reno4 : Le Reno4 Z équipé d’un processeur Mediatek, le Reno4 « tout court » et le Reno4 Pro 5G que nous testons ici.
Positionné en haut du milieu de gamme (vous suivez), il est sensé combler les attentes d’un public exigeant. Est-ce le cas ? C’est une bonne question et nous vous remercions de l’avoir posée : réponse dans ce test !
Fiche technique
- Processeur : Snapdragon 765G 5G octacœurs
- RAM : 12 Go (LPDDR4x)
- Stockage : 256 UFS 2.1 (pas d’extension possible)
- Carte graphique : Adreno 620
- OS : Android 10 + ColorOS 7.2
- Écran : Super AMOLED tactile 6,5'' format 20:9 ; couverture 93,4 % de la face avant ; 1080 x 2400 pxls ; 16 millions de couleurs ; (densité 402 ppp) ; rafraîchissement 120 Hz ; gamut sRGB et DCI-P3
- Protection : protection écran et face arrière Gorilla Glass 5 de Corning
- Déverrouillage : lecteur d’empreintes sous l’écran, reconnaissance faciale
- Caméra frontale : 32 Mpxl (1/2, 08’’ photosites 0,8 µm) ; objectif 26 mm f/2,4
- Caméra dorsale : Module principal : 48 Mpxl (1/2 », photosites 0,8 µm) ; objectif 26 mm f/1,7 ; autofocus hybride (détection de phase + laser) ; stabilisation numérique ; Ultra grand-angle : 12 Mpxl (1/2, 43'', 1,4 µm) ; objectif 16 mm f/2,2 ; mode macro 3 cm ; Téléobjectif : 13 Mpxl (1/3, 4'', photosites 1 µm) ; objectif 52 mm f/2,4 ; stabilisation numérique
- Batterie : 4000 mAh; charge rapide Super Vooc 2.0 65 Watts (avec le chargeur fourni)
- Audio : haut-parleurs stéréo, certification Dolby Atmos
- Sans-fil : 5G ; Wifi ac; Bluetooth 5.1
- SIM: 2 x nano-SIM
- Dimensions : 159,6 x 72,5 x 7,6 mm
- Poids : 172 g
- Prix : 799 € hors abonnement
Design & ergonomie : sans surprise
Le Reno4 Pro ressemble comme un frère au Find X2 Neo et au Reno3 Pro, qui affichaient eux-mêmes un air de famille très prononcé avec le X50 Pro 5 G. Dès lors, difficile d’affirmer que le nouveau venu est un modèle d’originalité en matière de design.
Il reprend la construction en sandwich chère à la majorité des constructeurs : deux feuilles de verre (ici du Gorilla 5 de Corning) enserrant un châssis métallique (un alliage d’aluminium dans notre cas). Malgré des dimensions respectables (159,6 x 72,5 x 7,6 mm), il bénéficie d’une légèreté appréciable puisqu’il ne pèse que 172 grammes.
Les arêtes et les coins sont agréablement arrondis et font irrésistiblement penser à ce que propose Samsung avec les Galaxy S20. On ne s’en plaindra pas, l’ensemble étant plutôt réussi à défaut de briller par son originalité.
Fort classiquement, les touches mécaniques prennent place sur les flancs — contrôle du volume à gauche, mise sous tension à droite — tandis que la face inférieure abrite un port USB-C ainsi qu’un tiroir où prendront place les deux cartes nano SIM (pas de place pour une extension de la mémoire de stockage, malheureusement).
La face avant héberge l’écran de 6,5 ’’ sur lequel nous reviendrons un peu plus loin. La dalle Super Amoled est perforée en son coin supérieur gauche afin de laisser de la place à la caméra frontale. Un lecteur d’empreintes prend place sous l’écran.
Enfin, l’arrière laisse apparaître la traditionnelle caméra dorsale de type domino. Elle reste un peu proéminente sans toutefois véritablement gêner une utilisation à plat. La texture et la couleur du verre arrière sont peut-être les seules véritables originalités en matière de design. Notre modèle de test, d’un bleu légèrement irisé, offre un toucher agréable tout en restant insensible aux traces de doigts et salissures.
À défaut de briller par une grande originalité, le Reno4 Pro bénéficie d’une construction soignée et de matériaux premium. Oppo l’indique comme étant résistant aux éclaboussures, sans toutefois préciser d’indice d’étanchéité.
Écran : les joies de l’AMOLED
Le Reno4 Pro dispose d’une dalle Super AMOLED d’origine Samsung couvrant 93,4 % de la face avant. Elle affiche 1080 x 2400 pxls (soit une densité de 402 ppp) au format 20:9 et bénéficie d’une fréquence de rafraîchissement de 90 Hz. Celle-ci peut être abaissée manuellement à 60 Hz afin d’économiser la batterie, ou s’adapter automatiquement en fonction de l’application active.
Le poinçon de 4 mm de diamètre logé dans le coin supérieur gauche abrite la caméra frontale mono-objectif. Celui-ci s’avère peu gênant en utilisation traditionnelle, mais pourra poser problème avec certaines applications dont l’interface n’est pas prévue pour cette zone morte (notamment les jeux).
Oppo annonce une luminosité typique de 500 nits, 800 nits en plein soleil et 1100 nits en pic. Ces valeurs autorisent une utilisation sous un éclairage fort ou un soleil à son Zénith, comme nous avons pu le vérifier lors de nos tests.
Par défaut, les couleurs sont un peu boostées (sans que cela soit dramatique) afin d’obtenir une image plus agréable à l’œil. Pour obtenir une colorimétrie plus proche de la réalité, on pourra ajuster le paramètre « Mode de couleur de l’écran » sur « doux ».
Bonne sous tous rapports, la dalle employée ici nous rappelle celle utilisée pour bâtir l’écran du Find X2 Neo, avec lequel le Reno4 Pro partage décidément bien des similitudes…
Audio : pas terrible
L’audio interne se compose de deux haut-parleurs : le premier, situé à la base, diffuse le son au travers de trois perforations tandis que le second n’est ni plus ni moins que l’écouteur. Le son produit surreprésente les aigus et médiums au détriment des basses. Cela peut à la rigueur passer pour une écoute occasionnelle, mais devient vite gênant dès que l’on dépasse la dizaine de minutes sans interruption.
On pourra corriger un peu les choses en quittant le mode automatique Dolby Atmos pour choisir manuellement l’une des trois optimisations proposées dans les réglages (film, musique ou jeu). Il ne faudra toutefois pas s’attendre à des miracles. La solution radicale consiste à passer par un casque Bluetooth (les codecs aptX sont plus en charge), utiliser une enceinte externe ou investir dans un adaptateur Jack audio - USB-C. On a connu Oppo bien meilleur sur la qualité sonore.
Performances : dans la bonne moyenne, ni plus ni moins.
Le Reno4 Pro est construit autour d’un SoC Snapdragon 765G de Qualcomm épaulé par 12 Go de RAM LPDDR4x. La gestion de l’affichage est assurée par la puce graphique Adreno 620. Enfin, l’espace de stockage interne dispose de 256 Go de Flash UFS 2.1. Aucun emplacement micro SD n’étant prévu, on ne pourra pas l’étendre. Ce n’est pas à notre avis un véritable problème, cette capacité nominale étant largement suffisante pour les utilisateurs.
L’emploi d’un processeur positionné en milieu de gamme, associé à une mémoire vive perforante et un stockage à la technologie vieillissante (mais relativement performante) laissait présager des performances brutes très correctes. Au petit jeu des benchmarks, nous avons ainsi relevé un score de 325 378 points Antutu, 1768 points Geekbench (en multicœur, 605 points en monocœur) et 3269 points 3 D Benchmark. Cela confire donc ce que nous pensions : le Reno4 Pro reste un produit globalement de bonne facture, mais dont les performances pâtissent tout de même du score un peu trop faible du de l’Adreno 620.
Dans la vie de tous les jours, le smartphone s’en sort plutôt très bien. Il dispose de la puissance nécessaire pour exécuter avec fluidité Android 10 accompagnée de la surcouche maison ColorOS 7.2. Les 12 Go de mémoire vive font des miracles en matière de multitâches et autorisent une exécution rapide des applications les plus exigeantes. Jouer aux derniers hits reste tout à fait envisageable pour peu que l’on accepte de ne pas bénéficier du meilleur niveau de détail graphique.
Enfin, nous n’avons pas noté de surchauffe trop importante lors de nos tests. Le Reno4 Pro est donc un smartphone équilibré, en phase avec son positionnement milieu de gamme.
Autonomie : presque une traversée de désert !
Grand spécialiste de la charge rapide, Oppo utilise la même technologie que realme, société sœur, mais néanmoins concurrente. Le Reno4 Pro affiche une capacité de 4000 mAh répartie en deux batteries de 2000 mAh. Cette particularité est due au fonctionnement de la charge ultrarapide Supervooc 65 Watts : les deux batteries sont chargées en parallèle afin de réduire le temps de charge globale. Il faut pour cela utiliser le chargeur et le câble fournis avec le smartphone, ceux-ci étant équipés de contrôleurs spécifiques afin d’éviter la surchauffe ou d’autres désagréments plus explosifs.
A en croire Oppo, passer d’une capacité de 0 % à 60 % prendrait 15 minutes, une charge complète étant assurée en 36 minutes. En condition de charge réelle, ces chiffres s’avèrent exacts. Nous sommes partis d’une batterie entièrement vidée (impossible de remettre le smartphone sous tension) puis nous avons chronométré le temps qu’il fallait afin de la remplir entièrement. Surprise : nous avons atteint le premier seuil en à peine plus de 13 minutes au lieu des 15 prévues. Le cap des 95 % nécessita 27 minutes en tout et le Reno4 Pro atteigne vaillamment 100 % à la 36e minute, comme prévu. Une jolie performance.
Comme d’habitude chez Oppo, la charge par induction jugée trop lente est absente. On le regrettera (ou pas), tout en espérant que les annonces faites à la rentrée dernière — une technologie de charge à induction rapide aurait été développée par Oppo — se concrétiseront rapidement.
En utilisant modérément le smartphone, nous avons pu faire durer la batterie quasiment deux jours. Si l’on souhaite jouer, regarder des vidéos plus que de raison ou retoucher des photos, on atteindra tout de même une journée et demie. Comme souvent, Oppo a fait un excellent boulot d’optimisation de l’énergie.
Photo : bon, mais pas délirant
La caméra dorsale du Reno4 Pro embarque trois modules. Le principal dispose d’un capteur 48 Mpxl et d’un objectif 26 mm f/1,7. Il bénéficie d’un autofocus hybride à détection de phase et laser ainsi que d’une stabilisation numérique. L’ultra-grand angle est bâti autour d’un capteur 12 Mpxl et d’un objectif 16 mm f/2,2. Il remplit aussi le rôle de super-macro (distance de mise au point optimale de 30 mm). Enfin, le téléobjectif et son couple capteur 13 Mpxl + objectif 52 mm f/2,4 ferme la marche et embarque une stabilisation numérique.
Les images produites par le Reno4 Pro sont globalement de très bonne facture. En lumière du jour, nous n’avons pas grand-chose à reprocher au module principal en matière de piqué. Les plages dynamiques étendues sont correctement prises en charge par le HDR, que l’on conseille de laisser sur automatique. On note parfois l’apparition de bruit sur les zones sombres d’une image contrastée. Ce phénomène est plus dû à une forte compression des JPEGs plutôt qu’à un problème lié au capteur ou à l’objectif.
L’IA s’avère parfois un poil trop zélée afin de tenter de produire une belle scène. C’est par exemple le cas sur les photos sur les nuages pouvant se trouver sur une photo de ciel bleu. On a dans quelques cas l’impression que les couleurs sont brûlées. On remédiera à cela en passant par le mode Pro ou en désactivant l’IA.
L’ultra grand-angle est lui aussi tout à fait correct, la mollesse généralement constatée sur les bords de l’image n’étant ici pas vraiment flagrante. Enfin, le téléobjectif 2x procure une image que nous jugeons elle aussi très honnête, même si le rendu colorimétrique peu paraître un peu plus pâle qu’avec le capteur principal.
Oppo a doté son poulain d’un mode nuit assez perfectionné produisant des résultats intéressants, y compris en ultra grand-angle (chose assez rare sur un smartphone milieu de gamme). Lorsque la nuit tombe, ou si la scène est mal éclairée, le temps de pose augmente. La stabilisation numérique se charge alors assez efficacement de compenser un éventuel flou de bougé tandis que l’IA combine les prises de vues afin de tenter de produire une image de bonne qualité.
Elle y parvient sans trop de problèmes et le résultat s’avère satisfaisant. Bien sûr, on trouvera toujours du bruit numérique dans les zones les plus sombres. Un lissage parfois trop enthousiaste le fait disparaître au détriment des détails les plus fins. Ce phénomène est surtout visible lorsque la luminosité baisse drastiquement. L’IA active alors le mode « nuit totale » et il faut alors dire au revoir à la plupart des petits détails de la scène, mais curieusement, l’image reste agréable à l’œil tant qu’on ne l’agrandit pas trop. Le phénomène s’amplifie avec le téléobjectif et devient bien trop visible dès que l’on passe la main au zoom numérique.
Le Reno4 Pro mise beaucoup sur la vidéo, et notamment sur la stabilisation numérique de l’image. En activant l’ultra stabilisation lors de la captation, on rendra les mouvements bien plus fluides tant avec le module principal qu’avec le grand-angle ou le téléobjectif. Le résultat est globalement réussi, même s’il semble parfois un peu artificiel en téléobjectif. Rien de dramatique, toutefois. La captation en faible luminosité s’avère correcte. Le son enregistré est quant à lui d’une qualité correcte, sans plus.
L’avis de Clubic
À l’issue de ce test, force est de constater que le Reno4 Pro tire correctement son épingle du jeu en tant que smartphone milieu de gamme. Il brille essentiellement par la qualité de son écran, une autonomie très correcte et une charge ultrarapide. La partie photo/vidéo donne satisfaction, tout comme la puissance de traitement offerte par le SoC embarqué.
Nous avons toutefois deux problèmes avec le Reno4 Pro : la qualité du son produit par l’audio interne, vite décourageante, et son prix. Compte tenu de ce que propose la concurrence (et notamment le OnePlus Nord), le prix du Reno4 Pro nous semble trop élevé d’une centaine d’euros. Dommage, car il dispose d’incontestables atouts.
Le Reno4 Pro tire correctement son épingle du jeu en tant que smartphone milieu de gamme. Il brille essentiellement par la qualité de son écran, une autonomie très correcte et une charge ultrarapide.
- Autonomie
- Vitesse de charge
- Écran de bonne qualité
- Qualité d’image photo
- Qualité de construction
- Audio améliorable
- Pas de charge par induction
- Positionnement tarifaire