Le fabricant du BlackBerry, Research In Motion (RIM), a connu une journée enthousiasmante, hier jeudi, à la Bourse de Toronto. Son titre a en effet atteint 12,06 dollars canadiens à la fermeture du marché au terme d'une poussée haussière de 18%. Bloomberg rapporte qu'il s'agit de la plus forte progression depuis avril 2009 - même si à cette époque, rappelons-le, le titre de la société s'échangeait à 85 dollars canadiens. Toujours est-il que la performance du 22 novembre constitue le nouveau plus haut de ces six derniers mois. Ce vendredi, à l'ouverture du marché, si l'action RIM reculait de 5% à Toronto, elle progressait de 12% à New York, à 11,5 dollars US.
Alors que la firme de Waterloo a ouvert les vannes aux développeurs pour les applications de BlackBerry 10, dont la sortie est programmée le 30 janvier prochain, il semble que les attentes autour de la prochaine plateforme de RIM soient supérieures aux précédentes estimations. Dans une note, consultée par l'agence Bloomberg, l'analyste de la National Bank, Kris Thompson, prévoit que les volumes écoulés sur l'ensemble de l'année fiscale 2013 atteindront les 35,5 millions d'unités, contre une précédente estimation de 31,6 millions. Cette réévaluation des ventes de 12% vient conforter d'autres prédictions, optimistes, elles aussi.
Le 20 novembre, Peter Misek, analyste pour Jefferies & Co., témoignait également de sa confiance, et disait « avoir été surpris par la réception des fournisseurs envers BlackBerry 10 ». Selon lui, RIM voit juste en jouant la carte du non-alignement aux côtés des deux poids lourds du marché, iOS d'Apple, et Google d'Android. L'homme estime en fait que cette situation de duopole déplairait aux fournisseurs, lesquels auraient plus de mal à négocier les prix auprès des fabricants dans ce contexte. Peter Misek d'estimer enfin que RIM pourrait surprendre tout le monde en 2013 : la société de Thorsten Heins aurait une chance sur trois de voir son cours de Bourse exploser de 300% pour dépasser les 40 dollars, son niveau de la mi-2011.
Si BlackBerry 10 est attendu par les opérateurs - une cinquantaine se sont dits intéressés par la plateforme de RIM - pour tempérer les ardeurs de Google et d'Apple, le chemin risque d'être très long. Car ces derniers mois, la part de marché de la société canadienne a coulé : au troisième trimestre, elle était de 4,2%, en recul annuel de 34%, selon IDC. D'après StatCounter, RIM possédait tout de même 20% du marché à son apogée, en novembre 2010, il y a deux ans seulement. Et puis, BlackBerry devra compter avec les velléités de Microsoft, bien décidé à jouer le troisième rôle. N'en déplaise à Thornsten Heins, qui soutenait mordicus vouloir cette place lors du dernier BlackBerry Jam, une étude d'octobre donne l'avantage à Windows Phone 8 en Europe.