Test Sony WH1000xm4 (29).jpg

Attendu comme le messie, le nouveau WH-1000Xm4 prend le relais de ce qui est encore considéré comme l'un des meilleurs casques ANC, le
WH-1000Xm3, sorti il y a maintenant 2 ans. Mais, à l'instar de Bose depuis le QC35, Sony n'aurait-il pas lui-aussi atteint un plateau technologique, l'obligeant à ruser pour ne pas se faire taxer d'immobilisme ? C'est ce que nous allons tenter de voir.

Les plus
  • Confort presque parfait
  • Son et isolation excellents...
  • Ergonomie améliorée
  • Autonomie
  • Multipoint
Les moins
  • Isolation adaptative perfectible
  • Mais ne progressant pas

Comme un frère

Pour qui a déjà eu un WH-1000Xm3 entre les mains, cette nouvelle version ne sera pas une révolution, loin de là. Pour faire simple, c'est un véritable frère jumeau, qui ne se démarque qu'à travers deux détails :
le nom du bouton de sélection ANC/Ambiant, maintenant renommé Custom, ainsi que la présence, sur la grille de haut-parleur gauche, d'un large capteur optique. Pour le reste, bien que Sony évoque un nouveau plastique et des coussinets remaniés, il est bien difficile de se rendre compte de quelque chose. Même en comparant à un WH-1000Xm3 ayant été acheté il y a environ un an, l'impression est exactement la même.

En noir le WH-1000Xm4, en blanc crème le WH-1000Xm3

Ainsi le casque Sony WH-1000Xm4 reste un modèle tout en plastique (sauf l'arceau), très bien assemblé, d'un design agréable et surtout d'une grande légèreté. Le casque est à la fois pliable, avec des coussinets pivotants (90° vers l'arrière, 45° vers l'avant), ce qui lui permet de rester tout à fait compact si besoin.

Sans parler de casque amoureux de l'écologie (clairement non), il reste assez aisé de retirer ses coussinets, reposant sur une structure en plastique, pour les remplacer. Le coussinet gauche est légèrement ajouré, cela pour le capteur optique, d'où une forme différente. Ici comme pour la plupart des modèles, la batterie est accessible avec un peu de démontage simple, mais reste un modèle soudé.

La connectique est tout aussi moderne et durable qu'avant, avec un port USB-C, obligatoire en 2020, ainsi qu'une connectique Jack 3,5mm pour y brancher un câble.

Nous pouvons seulement regretter le manque de prise de risques par rapport à la génération précédente, non pas pour améliorer le confort ou la qualité de fabrication en tant que telle, mais pour oser un peu, proposer un rendu plus premium, surtout par rapport à une concurrence s'étant largement affûtée, moins brut (le Bose Headphones 700), ou simplement plus luxueux (Sennheiser Momentum 3 et surtout le B&W PX7). Le Sony est sérieux, passe-partout, mais un peu conservateur. Même micro-reproche sur l'élégance une fois sur la tête (oui, cela peut compter), l'épaisseur et l'inclinaison des coques donnant toujours un petit air de Jacques Villeret période soupe aux choux, quand un Headphones 700 parait beaucoup plus fin.

Le packaging est suffisamment fourni, le WH-1000Xm4 étant livré avec une belle housse rigide en tissu, un épais câble Jack en 3,5 mm sur les deux extrémités, un câble de recharge USB-C, ainsi qu'un adaptateur pour prise avion (en double Jack mono). Un bon point que d'avoir conservé le filaire, et plus encore ce connecteur (en option chez Bose). Le côté japonais de Sony, façon Hifi à l'ancienne, refusant de jeter une connectique encore bien présente, reste ici l'une de ses forces.

Même confort, ergonomie en progrès

Le WH-1000Xm3 avait élevé Sony à un rang de confort presque équivalent à celui du Bose QC35/QC35 ii, ce dernier restant le summum du genre. Avec l'arrivée du headphones 700, légèrement moins bon sur ce point, le Sony revenait de fait à égalité avec son rival sur le haut de gamme.

Avec le WH-1000Xm4, aucune surprise. Même approche des coussinets, même repose-tête, et poids identique. Cette quatrième édition est tout
aussi bonne que la précédente, donnant un casque au confort presque parfait, ne serrant pas trop la tête (même avec des lunettes), n'appuyant pas sur le crâne. Un véritable exemple dans le genre, qui n'atteint ses limites qu'après plusieurs heures (et encore).

Sony ne transforme pas non plus l'ergonomie sur le casque, mais se permet des améliorations bienvenues.

Les contrôles reposent sur un mix boutons/zone tactile, sachant que les deux seuls boutons sont disposés sur la tranche de la coque gauche, alors que la zone tactile est placée sur la surface externe de la coque droite. Pour les boutons :

  • Le classique marche/arrêt/déclenchement de l'appairage. Avec un simple clic (en fonctionnement), une indication vocale donne le niveau de batterie.
  • À côté, le bouton Custom (celui du Xm3 s'appelait NC/Ambiant) : Ce dernier donne le choix entre deux modes. Premièrement la sélection du type de réduction de bruit, activée, désactivée, ambiant, et permet de calibrer cette réduction de bruit via un appui long. Deuxième mode, l'appel à un des deux assistants choisi dans l'application Sony Headphones, à savoir Google Assistant ou Alexa.  Les deux modes étant malheureusement séparés, il faudra choisir l'un ou l'autre.

 

L'ergonomie tactile est la même qu'auparavant, basée sur un double tapotement au centre (lecture pause), ou un glissement horizontal
(navigation dans les pistes) ou vertical (volume). Enfin, recouvrir cette zone de la main baisse drastiquement le volume, et enclenche le mode ambiant (retour sonore) en se concentrant sur les voix.

Le Sony WH-1000Xm4 n'invente rien à ce niveau, mais se permet de largement améliorer la sensibilité par rapport à son aîné. Ce dernier était parfois poussif sur les commandes tactiles, en particulier sur le recouvrement de la zone tactile avec la main. Ici, pratiquement aucun problème. Ce type de tactile n'est pas révolutionnaire, il n'est par exemple possible de monter le volume que cran par cran (un peu lent), mais la précision est enfin au rendez-vous.

La seule vraie nouveauté vient du capteur optique, présent dans la coque gauche. Et à l'image du tactile, ce capteur est parfaitement au point, coupant la musique immédiatement en enlevant casque, la relançant tout
aussi facilement en le remettant.

Point de révolution donc, mais une formule s'étant suffisamment affinée pour devenir agréable à l'usage. Pas parfaite, agréable.

Une application démentielle

Grande force des précédents casques haut de gamme (et quelques écouteurs bluetooth), l'application Sony Headphones Connect est un exemple d'application réussie.

Une prise en main dès le premier appairage

Depuis maintenant quelques mois, l'application a délaissé le système d'onglet unique pour un principe multi-onglet. Ici nous avons donc : État, Son, Système.

Le premier met avant l'état du contrôle adaptatif de l'isolation Active (pas nouveau, mais en évolution), les appareils connectés au casque, et enfin la piste de lecture en cours. Un récapitulatif simple, permettant déjà d'accéder à des réglages.

Le second onglet, Son, est comme son nom l'indique le cœur des réglages concernant la qualité sonore, mais également l'isolation. Ainsi, il est possible de:

  • Régler (ou désactiver) la réduction de bruit active et le retour sonore (le mode Ambiant), cela sur un système de cran de 0 à 20. 0 correspond à l'isolation max, 20 étant le retour sonore au max. Une case permet de concentrer ce retour sonore sur les voix
  • Activer l'option "parler pour chatter" (voir le chapitre suivant)
  • Calibrer la réduction de bruit par rapport à la pression atmosphérique ainsi qu'à partir de la forme des oreilles (via photo)
  • Optimisation du son pour le mode 360 Reality Audio
  • Accès à un égaliseur graphique 5 bandes (plus option Clear Bass), désactivée sous le codec LDAC, sans doute pour des questions de consommation
  • Définir la préférence de qualité du Bluetooth (priorité à la stabilité ou à la qualité optimale)
  • Activer l'option DSEE Extreme. Ce dernier est un algorithme de traitement de Sony, fonctionnant comme une sorte d'upscaling

 

Enfin, le dernier onglet permet d'accéder à des réglages ergonomiques, un peu plus nombreux que sur la version Xm3 du fait des technologies embarquées du WH-1000Xm4 :

  • L'activation du Multipoint (connexion simultanée sur deux appareils en profil audio) : une option désactivant le codec LDAC, principalement pour des raisons de bande-passante
  • L'affectation d'une fonction pour le bouton Custom : soit le réglage de la réduction de bruit, soit de l'un des deux assistants vocaux, Google ou Alexa
  • L'activation/désactivation du panneau tactile
  • Extinction automatique et le temps défini avant déclenchement
  • Activation/désactivation des capteurs optiques (pour couper et reprendre la musique une fois le casque retiré ou replacé)
  • Langue du guide vocal

 

Au final, l'application est assez simplement conçue, ne perdra pas l'utilisateur, mais surtout propose une débauche de réglages. Tout ou presque est activable, désactivable et réglable, de quoi se bâtir un modèle à la carte. On voit ici qu'un second bouton de réglage aurait été un plus, pour ne pas avoir à choisir entre assistant vocal et réduction, mais l'application Headphones Connect est la plus complète à l'heure actuelle, et totalement optimisée pour le Sony WH-1000xm4. Faisons confiance à Sony également sur les mises à jour régulières.

Les Maj firmware passent également par cette application, cela vient un simple onglet. Pour information, le casque a été testé principalement sur sa version 2.0.6 (la plus récente au moment du test).

Plus intelligent ?

À défaut de promettre une révolution sur le son et l'isolation (mais nous ne sommes pas à abri de surprises), le Sony WH-1000xm4 est annoncé comme bien plus intelligent, capable d'adapter sa réduction aux situations, lieux, et actions de l'utilisateur, cela de manière plus efficace que la sur la version précédente. En effet, la marque parle, pour commencer de 700 mesures à la seconde, ce qui lui permettrait (théorie) d'être à la fois plus efficace, et plus précis pour détecter la situation en cours. Pour cela, trois technologies sont mises à contribution. Premièrement le GPS, deuxièmement les microphones, analysant la situation, troisièmement les accéléromètres, permettant de vérifier que l'utilisateur est en mouvement ou non. Le tout est chapeauté par la puce QN1 de Sony, un modèle déjà présent sur le 1000Xm3.

Toujours dans la première prise en main, l'utilisation du contrôle adaptatif via géolocalisation est assez clair

L'utilisation du GPS est un peu à part, puisque va permettre à l'utilisateur de définir des lieux favoris, comme sa maison ou un parc, et de les garder en mémoire et d'y apporter un réglage sonore prédéfini, en jouant sur l'un des nombreux crans de la réduction/retour sonore. Cette fonction marche déjà extrêmement bien, l'application permettant même de définir une zone géographique plus ou moins grande. Nous pouvons imaginer dans le futur que le GPS pourra aider la réduction adaptative du bruit, comprendre vraiment dans quel endroit il se servir des réglages des différents utilisateurs. Cela ne semble pas être le cas, le GPS ne servant visiblement qu'à retrouver une zone connue. Cette fonction existe déjà sur le modèle Xm3, mais n'est, sauf erreur, apparue que depuis quelques mois.

Le mode adaptatif en lui-même fonctionne en combinant l'analyse des mouvements de l'utilisateur et la situation que les micros analysent. Cette adaptation passe alors par 4 type de réductions prédéfinies :

  • À l'arrêt (retour sonore au max, avec concentration sur la voix)
  • Marche (retour sonore à 12/20)
  • Course (retour sonore au max)
  • Transport (retour sonore à 0/20, c’est-à-dire isolation active au max).

À noter qu'il est possible de changer les paramètres d'isolation pour chaque mode.

Si le bruit extérieur reste modéré, le casque fera presque exclusivement appel à la détection de mouvement, et s'adapte assez bien aux
situations. En revanche, en milieu bruyant, ou même semi-bruyant, le constat est plus mesuré.

Sortes d'options cachés, différents lieux permettent au casque d'adapter sa réduction

Une utilisation en métro, par exemple, donne des résultats oscillants le pertinent et l'aléatoire. Attendre sur le quai déclenche souvent le mode Arrêt, un passage au mode Marche quand le métro arrive (pour avoir un minimum de retour), et un passage au mode Transport une fois la rame dans sa course. Mais… cela n'est pas une science exacte. Entre le mode Arrêt tardant parfois à se couper, ce même mode Arrêt décidant de se déclencher tout seul au milieu de la rame (en plein mode Transport), nous ne pouvons pas voir ce résultat comme parfait, loin de là, même si cela parait assez simple à corriger.

En milieu calme, le rendu est plus efficace et saisi parfois même des petites nuances. Une simple utilisation en appartement ou bureau devient vite une alternance de modes Marche et Arrêt toutes les X secondes, alternance de modes déclenchant toujours un petit bip (son que l'on ne peut visiblement pas couper). Bref, ce mode adaptatif est parfait pour enregistrer des lieux, mais pas parfaitement utilisable en l'état.

Néanmoins, cette réduction adaptative est déjà en progrès par rapport à celle du WH-1000Xm3. Surtout, nous sentons que le casque n'utilise pas encore assez son principe d'intelligence artificielle. Ce dernier pourra, sur le principe, permettre d'aller beaucoup plus loin et de s'améliorer beaucoup plus vite que l'algorithme utilisé sur le WH-1000xm3. Nous espérons donc que Sony exploitera ce principe, à la fois pour le côté adaptatif et efficacité de la réduction en elle-même. Au final, la marque n'ayant pas vraiment dévoilé comment fonctionnait cette IA, nous naviguons en eaux troubles.

L'apparition de la fonction "Parler pour Chatter" permet, à la moindre parole de l'utilisateur, de couper la musique et mettre le retour sonore (avec concentration sur les voix) à fond. Une bonne idée sur le papier -encore que retirer son casque pour parler semble une politesse élémentaire - mais qui a tendance à se montrer trop sensible. Le casque ne se déclenchera pas avec la voix de quelqu'un d'autre, à moins de vraiment parler très proche des micros (la sensibilité est réglable), mais ne laisse à l'utilisateur aucune marge. Une simple interjection, un éternuement, voire parfois un raclement de gorge, et le casque peut rentrer dans ce mode. Une fois activé, celui-ci ne se coupera qu'après une certaine période d'inactivité, entre 15 secondes (ce qui est déjà long) et 1 min. Une fonction déjà bien au point, même si un peu incivique et sensible.

À défaut d'être vraiment au point, ces fonctions ne demandent qu'à s'améliorer et, nous l'espérons, que la notion de "casque intelligent" n'est pas une parole en l'air.

Isolation : Sony a-t-il atteint ses limites ?

Meilleur casque sur l'isolation active en son temps, le Sony WH-1000Xm3 est, encore maintenant, tout au sommet du genre. Seul le PX7 de Bowers & Wilkins vient se placer presque à égalité (nous pourrions enlever le presque), quand le Headphones 700 de Bose se place un tout petit cran en-dessous. Heureusement pour le Sony WH-1000Xm4, puisque vous aurez peu ou prou la même expérience.

Basé sur la même puce QN1 que son prédécesseur (puce également utilisée sur les WF-1000Xm3), le WH-1000Xm4, malgré ses promesses de réduction légèrement améliorée pour les médiums et les aigus, ne nous a pas permis de déceler une vraie évolution, que ce soit à l'écoute ou à la mesure, quel que soit le type de situations.

Ce n'est pas ce coussinet, bien pensé mais identique à celui du Xm3, qui améliorera l'isolation

Pour les basses et bas-médiums le constat est assez clair, la marque n'a pas amélioré l'atténuation. Ce point constituait la grande force du produit, et semble en l'état presque parfaite, pouvant largement annihiler le son d'un moteur d'avion ou tout autre ronronnement de moteur. Cela se confirme également à la mesure, mesure parfaitement valable puisque nous parlons de sons très cycliques, prévisibles.

Pour les médiums et aigus, pas plus de progrès, ce qui pourtant aurait été utile. L'isolation passive (coussinets seuls) n'évolue pas, stationnant à l'état de bon casque fermé, mais pas vraiment plus. Avec l'isolation active,
médiums en tête, le casque monte d'un cran, mais ne parvient pas à totalement couper de bruit vraiment aigus et agressifs, d'effacer la totalité des voix. Et surtout, la différence avec le WH-1000Xm3 nous parait au mieux minime, au pire inexistant.

Au final, Sony parait avoir atteint un certain plateau, que cela vienne de la conservation de la même puce de traitement ou non. Cela n'est pas bien grave puisque le casque reste au sommet du genre, mais des concurrents comme Apple, déjà très au point sur l'isolation active, pourraient avoir envie de croquer le roi.

Connectivité au top, codecs en liberté

Gros changement de politique depuis le WH-1000Xm3, puisque Sony, à l'instar de quelques constructeurs maintenant, prend son indépendance vis-à-vis de Qualcomm, ses puces et sa myriade de technos propriétaire accompagnées de royalties. Et de politique il en est surement question, d'un côté Sony voulant mettre en avant son codec LDAC et trouvant largement son compte chez d'autres fondeurs, de l'autre Qualcomm, dont la position ultra-dominante, presque sclérosante pour certains, commence à sérieusement agacer.

Ici, Sony passe par une puce Mediatek MT2811AA, à priori une déclinaison de celle trouvée sur les True Wireless WF-1000Xm3 et sur les WF-SP800N. Sony en profite ainsi pour conserver les codecs SBC (obligatoire), AAC (standardisé, mais par obligatoire) et le LDAC, en claquant la porte aux AptX et AptX HD. Bien que ces derniers ne demandent pas un matériel Qualcomm pour être implémentés, en pratique cela est presque toujours le cas.

Notons que les codecs AptX et AptX HD, disparaissant du Sony, n'étaient en soi pas indispensables, mais très bien marketés. Ceux-ci étaient en effet pris en sandwich entre le côté bien plus stable et moins énergivore de l'AAC, et la qualité supérieure du LDAC en qualité 660 et 990. Ajoutez à cela que, contrairement à une idée reçue, ces codecs n'ont pas une latence plus faible que les autres, SBC et AAC inclus, et que la plupart des applications vidéo compensent ladite latence.

Nous ne considérons pas ici que la perte du AptX et du AptX HD soit bien grave, puisque ceux désirant de l'autonomie partiront sur le AAC, et ceux souhaitant la meilleure qualité potentielle partiront sur du LDAC en 660 ou en 990 (évitez en revanche le 330). Un petit défaut à prendre en compte néanmoins, puisque l'AptX et AptX HD sont déjà plus répandus que le LDAC sur les objets types enceintes connectées ou téléviseurs, et également plus stables.

Ce babillage étant dit, le casque conserve les mêmes qualités de connexion qu'auparavant. La portée et la stabilité restent exemplaire, peu importe la situation, atteignant presque les 20 m en terrain dégagé. Le modèle n'atteint ses limites qu'avec le LDAC 990 ou 660, et encore, le casque est sans doute le plus efficace (sur la stabilité) à ce niveau.

La grande nouveauté du produit est ici la connexion Multipoint, permettant de se connecter simultanément à deux produits en profil audio. Une fois connecté à l'un et l'autre, le casque bascule suivant les flux entrants. L'avantage est ici de pouvoir gérer ce multipoint directement sur l'application. Deux choses sont néanmoins à préciser. Premièrement ce multipoint doit être activé dans l'application pour être utilisable. Deuxièmement, son activation empêche une utilisation avec le codec LDAC. Là encore, nous parlons plus que probablement des limites de bande passante offerte par le protocole Bluetooth.

Reste que ce multipoint est tout à fait au point, se connectant automatiquement aux deux dernières sources utilisées tout en le précisant bien dans l'invite vocale.

Des microphones en léger progrès

La gestion des microphones du WH-1000Xm3 n'était pas mauvaise,
mais très perfectible.

En mode kit mains-libres, en milieu silencieux, le Sony WH-1000Xm4 conserve une qualité sonore assez acceptable, plutôt naturelle, suffisamment intelligible pour se classer dans les bons élèves. Seule la cohabitation avec la réduction de bruit adaptative semble générer quelques bugs à l'occasion…

En milieu bruyant, le rendu est en progrès par rapport à la version précédente (assez mauvaise) et se permet d'être enfin utilisable. Le
casque aura tendance à s’effondrer dans les situations extrêmes, à sonner cotonneux, le laissant un bon cran derrière le Bose Headphones 700, mais les avancées sont là. La tenue au vent est également plutôt bonne, avec là-aussi des limites vite atteintes avec de bonnes grosses bourrasques.

Le mode Ambiant (retour sonore) ne change pas d'un iota, conservant un certain naturel mais ayant toujours du mal avec les extrêmes aigus, ce qui l'empêche d'avoir une vraie impression de repérage dans l'espace.

 L'autonomie des rois

Annoncée comme presque équivalente (voire légèrement meilleure) à la génération précédente, l'autonomie est présentée comme suit : 30 h avec ANC, et 38 h sans. Comme souvent, cela implique une utilisation avec codec AAC.

Nous avons largement pu tester le modèle à ce niveau, en particulier avec 3 sessions différentes mesurées :

  • ANC avec codec LDAC 990 et toutes les options activées (DSEE, isolation adaptative, Speak To Chat, Capteurs optiques) : 20 h 10
  • ANC avec codec AAC et toutes options activées : 30 h 15
  • ANC avec codec AAC, sans réduction de bruits et options
    désactivées : 39 h 15

Le constat est assez clair, le casque tient parfaitement ce qu'il annonce, et fait même mieux via notre utilisation, en tous cas sans ANC. Avec le codec LDAC forcé en 990, la consommation est nettement plus importante, ce qui était attendu. A paramètres équivalents, le Sony WH-1000Xm4 fait beaucoup mieux que le Bose Headphones 700 et reste donc au sommet du genre.

Un son puissant, polyvalent, et prévisible

Un petit coup d'œil aux transducteurs montre que nous avons clairement
le même genre de références que sur le Xm3, avec cette membrane grise assez caractéristique… cela fait plus que se confirmer à l'écoute.

Pour faire simple, les deux se tiennent dans un mouchoir de poche, puisque seuls des aigus très très légèrement rehaussés (creux moins
marquées et pics un peu accentués) paraissent apparaître. A l'écoute, cela est à peine audible, et ce n'est pas le traitement DSEE qui changera quelque chose, n'apportant pas grand chose à l'écoute. A la mesure, il semble même baisser légèrement les aigus passés les 10 kHz.

Signature assez basseuse, le Sony WH-1000Xm4 conserve ce qui fait la force de la série 1000X : un bon mix entre énergie et clarté. Une sonorité est plutôt ronde, mais finalement assez polyvalente, sans véritable écueil. Les haut parleurs sont suffisamment bien réglés pour ne jamais donner une impression de manque, ou de trop.

Les aigus pourront sonner légèrement artificiels sur quelques pistes vraiment agressives ou un peu criardes, le casque ne pardonne pas vraiment les mauvais mixages, mais le haut du spectre reste dans ce qui se fait de mieux en matière de casque à réduction de bruit.

Le WH-1000Xm4 est ainsi dynamique, détaillé, et présente une scène sonore très cohérente pour un casque fermé, aérée même, à défaut de pouvoir se battre contre les meilleurs casques filaires (type Audio-Technica MSR7B).

Pour qui voudrait plus de neutralité, le Bose Headphones 700 est légèrement moins bon techniquement, mais également plus sage et mesuré sur les basses. Une fois passé dans la moulinette de l'égaliseur en laissant le système Clear Bass sur -2 ou plus, il est possible de baisser ce niveau de basses sur le Sony, mais cela ne change pas fondamentalement la nature du casque.

Ici, la marque semble avoir atteint le sommet de la formule. La signature du WH-1000Xm4 est clairement l'une des plus intelligentes pour un casque nomade, qui plus est destiné à un public technophile. À ce titre, nous avons très peu de reproches formels. Seulement, un casque comme le Aonic 50 de Shure, certes réglé différemment, propose avec ses transducteurs 50mm (contre 40mm pour le Sony), un produit encore plus poussé techniquement, à défaut d'être mieux réglé. Le Sony n'est pas aussi précis, aussi enveloppant dans le bas du spectre. Imaginons alors 5 min un WH-1000Xm5 un peu plus innovant sur la partie sonore.

Pour qui donc ? Pour ceux ou celles qui désireraient une signature puissante et assez passe-partout, un modèle basseux mais polyvalent, technique et aéré, presque impossible à prendre en défaut. En face, Bose propose un modèle plus équilibré mais moins bon techniquement, Bowers & Wilkins un produit (PX7) convaincant sur les basses mais avec un léger voile dans l'écoute, et le Sennheiser Momentum 3 une qualité technique proche mais un réglage moins fin. En bref, toujours au top, mais faute de mieux.

Avec l'ANC désactivée (ou en mode ambiant), la signature est légèrement différente, moins basseuse, moins enveloppante, mais reste extrêmement
proche. Le top de l'écoute reste le filaire en actif, puisque la signature est
là-aussi très proche, mais avec des aigus encore un peu plus maîtrisés et plus étendus. En revanche, le mode filaire passif (casque éteint) possède le même défaut que sur le Xm3 ou sur le Bose, à savoir un son beaucoup plus plat et terne. Clairement, le WH-1000Xm4 n'est pas fait pour fonctionner ainsi à la base.

À ce titre, mais surtout pour la réduction de bruit active en pleine stagnation, il ne serait pas si étonnant de voir Apple débarquer en concurrent plus que sérieux sur son futur Airpods Studio, ce dernier risquant de se heurter à un secteur un peu amorphe

L'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
9 / 10

Version 1000Xm3.5 avant d'être une véritable version 4, le Sony WH-1000Xm4 reste pourtant au sommet de son secteur. Confortable, autonome, très ergonomique, isolant, porté par une application presque parfaite, ce casque se permet également quelques améliorations bienvenues (multipoint, meilleurs micros, tactile plus efficace). A ce titre, son caractère intelligent est une belle promesse, mais qu'il faudra confirmer sur la durée. En l'état, le peu de prises de risques a quelque chose d'un peu frustrant, et lui fait immanquablement perdre une cinquième étoile, malgré le boulevard qui s'offrait à lui.

Les plus
  • Confort presque parfait
  • Son et isolation excellents...
  • Ergonomie améliorée
  • Autonomie
  • Multipoint
Les moins
  • Isolation adaptative perfectible
  • Mais ne progressant pas
Sous-notes
Confort
9
Ergonomie
9
Autonomie
9
Isolation
8
Son
8