Alors que la grève lancée en début de mois s'éternise trop à son goût, l'opérateur américain Verizon a décidé de jouer la carte financière : il retirera certains bénéfices aux employés qui ne reprendront pas immédiatement le chemin du travail. Une mesure de représailles contre les 45 000 salariés toujours en grève.
« S'ils ne sont pas employés et qu'ils ne sont pas en train de travailler pour l'entreprise, nous n'allons pas payer pour leurs retraites. » Le message est direct et rude : pour Verizon, englué dans une grève depuis le 8 août dernier avec ses deux principaux syndicats, il est temps de sortir l'artillerie lourde. En l'espèce, l'opérateur américain a décidé de taper au portefeuille.
Ironie ou cynisme : ce sont justement ces retraites - ainsi que l'assurance-maladie et autres aides d'intérêt général - qui sont au centre de la dispute. Alors que la direction souhaite faire baisser les avantages de ses salariés, les représentants de ceux-ci ont claqué la porte des négociations. En cause : les excellents résultats de Verizon, qui ne semblent pas justifier un effort supplémentaire demandé au personnel.
Du côté de Verizon, la sanction est particulièrement dure : les grévistes vont perdre l'assurance-santé de base, ainsi le remboursement de frais dentaires et optiques. Le groupe n'a en fait simplement pas renouvelé les contrats de mutuelle, qui ont expiré le 6 août dernier. La bourse a assez mal réagi à la violence du conflit en cours, et l'action Verizon a perdu 17% suite à l'annonce du porte-parole du groupe. Bloomberg, qui suit l'affaire, n'est pas parvenu à joindre les représentants des salariés pour connaître leur position.