Progressivement, les profits que tire SanDisk de ses puces NAND s'amenuisent. Et le responsable s'appelle Apple. Au deuxième trimestre, le fabricant reconnaissait avoir plié aux injonctions de Cupertino et lui avoir accordé une ristourne sur la mémoire flash qui équipe les iPhone et les iPad. Le rapport de force s'est, au troisième trimestre, encore infléchi dans le sens d'Apple, où tout indique un tour de vis supplémentaire.
Avec 47% de marge brute sur la période, contre 49% un an plus tôt et 51% au début 2013, SanDisk confirme qu'il cède de la valeur à son grand partenaire. Dans ce contrat à double tranchant, il bénéficie d'un côté des énormes volumes de terminaux écoulés par Apple mais de l'autre, il doit rester compétitif face à d'autres fournisseurs comme un certain Samsung - lequel investira 14,7 milliards de dollars dans une nouvelle usine.
Alors que son autre concurrent, Micron Technology, a averti le marché la semaine dernière qu'il publierait de moins bons résultats qu'attendu, SanDisk rappelle qu'il a une autre corde à son arc pour relancer ses marges - qui, en valeur absolue, restent confortables. Le fabricant mise en effet depuis cet été sur le rachat de la société Fusion-io, et de son portefeuille de disques SSD ultrarapides destinés aux centres de données.
Miser sur les SSD pour datacenters
Négocié plus de 1 milliard de dollars, Fusion-io pèse actuellement sur les comptes de SanDisk, et a contribué au troisième trimestre à détériorer le résultat net de 5%, à 390 millions de dollars. Mais à terme, la marge brute juteuse de 56% qu'affiche l'expert en SSD pour datacenters sera un moteur de rentabilité pour SanDisk.Les SSD, en englobant la branche grand public, pèsent plus d'un quart (27%) du chiffre d'affaires de SanDisk, contre 20% un an auparavant. Cela signifie que le fabricant dépend de plus en plus de cette activité. C'est en partie grâce à cela que SanDisk a amélioré ses recettes en septembre de 7%, à 1,7 milliard de dollars.
Parallèlement, la part des cartes Flash (Micro SD, Compact Flash, etc.) tend à se réduire, même si elle pèse encore 38% des recettes. Et elle n'est pas la seule : les puces embarquées pour smartphones et tablettes décroissent encore plus vite. Avec 24% des recettes, elles représentent désormais moins que les SSD.
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