La néobanque Revolut, qui affiche l'expansion mondiale la plus rapide de son secteur, a annoncé la signature d'un partenariat avec Mastercard.
Cette annonce fait suite à un autre accord conclu le mois dernier entre Revolut et la société Visa Inc., concurrente directe de Mastercard.
Une concurrence aux banques traditionnelles
Revolut ne voile pas son ambition : elle souhaite concurrencer les grandes banques américaines (comme la Bank of America) sur leur propre sol. Le directeur et fondateur de Revolut, Nikolay Storonsky, a d'ailleurs déclaré à Reuters : « Nous allons nous assurer que notre produit présente un meilleur rapport qualité-prix pour les clients. La plupart des banques américaines facturent 10 USD par mois pour un compte et entre 10 et 15 USD pour les virements locaux. Nous proposerons ces deux services gratuitement ».L'accord doit permettre aux cartes Revolut d'être acceptées dans les 210 pays où Mastercard est présent. « L'annonce faite aujourd'hui confirme que nos deux entreprises collaboreront sur au moins 50 % de toutes les cartes Revolut déjà disponibles et sur celles devant être émises à l'avenir par Revolut en Europe », ont déclaré les deux compagnies.
De solides concurrents
Ce partenariat avec Mastercard, ainsi que celui conclu le mois dernier avec Visa Inc. sont deux exemples de l'expansion de Revolut. La société britannique a beaucoup fait parler d'elle, y compris ces derniers mois. Depuis son lancement en 2015, la société a réuni 8 millions de clients. Elle a démarré une levée de fonds d'1,5 milliard de dollars à la mi-octobre, et propose l'achat d'actions parmi ses services depuis le mois d'août. L'application envisage aussi d'embaucher 3 500 personnes l'année prochaine.La société n'est toutefois pas seule sur son créneau. La néobanque allemande N26 a été valorisée à 2,5 milliards de dollars en juillet après une levée de fonds de 170 millions de dollars. La Grande-Bretagne compte aussi un concurrent sérieux à Revolut, Monzo : celui-ci a récemment doublé sa valorisation, atteignant 2,5 milliards de dollars au mois de juin.
Revolut continue sa marche et vise désormais le marché américain. Jusque-là, l'application a séduit notamment par la rapidité de ses services et des taux de change très bas. Aux Etats-Unis, la néobanque devra cependant composer avec d'autres sociétés fintech. Des enseignes locales ont déjà une longueur d'avance sur ce terrain et leurs opérations gratuites. Reuters cite ainsi Robinhood, une application spécialisée dans le courtage et disponible depuis 2013. En juillet, Robinhood était valorisée à 7,6 milliards de dollars et avait réussi pour 862 millions de dollars de levées de fonds depuis sa création.
Source : Reuters