Le ministre le dit lui-même : « C'est la première fois que je dis cela aussi clairement ». Il s'agit en effet d'une nouveauté puisque la France avait jusqu'à présent mis sur pied des dispositifs de défense. Toutefois, son propos reste dans la droite ligne du livre Blanc de la Défense, publié récemment.
Ce document soulignait en effet que : « l'importance nouvelle de la cybermenace implique de développer l'activité de renseignement dans ce domaine et les capacités techniques correspondantes. Cet effort a pour objet de nous permettre d'identifier l'origine des attaques, d'évaluer les capacités offensives des adversaires potentiels et de pouvoir ainsi les contrer. Les capacités d'identification et d'action offensive sont essentielles pour une riposte éventuelle et proportionnée à l'attaque. [...] La France développera sa posture sur la base d'une organisation de cyberdéfense étroitement intégrée aux forces, disposant de capacités défensives et offensives pour préparer ou accompagner les opérations militaires ».
Cela signifie concrètement que le dispositif français devra servir notamment à « anticiper des attaques » et comportera « différents stades, qui sont plus ou moins réversibles, plus ou moins discrets, mais toujours proportionnés à l'ampleur et à la gravité de la situation », précise Jean-Yves Le Drian.
Autant de mesures nécessaires, selon le responsable puisqu'il a admis que la France avait peut-être été jusqu'à présent trop « naïve » en la matière à la différence de certains autres Etats. « Comprendre le caractère stratégique de cet enjeu, reconnaître sa globalité est un défi majeur que certains de nos grands partenaires ont bien compris », a-t-il reconnu. Un retard visiblement en passe d'être comblé puisque l'ensemble des ministres de la Défense des 28 pays membres de l'OTAN se réuniront cette semaine pour évoquer notamment la question de la cyberdéfense et ses corollaires.