Bien que, comme l'affirme Eric Filiol, directeur de la R&D de l'ESIEA et porteur du projet « le but est de régler le problème de la sécurité, pas de faire de l'argent », l'ambition est tout de même affichée d'atteindre les sociétés disposant d'une flotte de terminaux mobiles et de tablettes. DAVFI se positionne ainsi comme un moyen leur permettant d'assurer la sécurité de ce type d'appareils.
DAVFI (dont le nom et le logo sont temporaires) se présente ainsi comme un antivirus dans un premier temps destiné à Android. Si une version Windows et GNU/Linux (poste de travail et passerelle) sont dans les tuyaux, l'ambition du consortium est de prendre un part du gâteau des dépenses en matière de sécurité. Les prévisions estiment d'ailleurs que, pour la France, ce marché devrait atteindre l'an prochain 330 millions d'euros (dont la moitié sera attribuable aux professionnels).
Jérôme Notin, président de l'éditeur de sécurité Nov'IT et chef de file du projet DAVFI (regroupant également l'ESIEA, Teclib, DCNS et Qosmos), en précise le fonctionnement : « Un client devra acheter le smartphone auprès de nos équipes. Ce dernier disposera alors du logiciel embarqué. Nous prenons donc en charge le matériel, le logiciel et la garantie. Pour les smartphones par exemple, nous avons le Galaxy S3, S4, le Nexus 4 mais également la Nexus 7 par exemple. Nous n'avons toutefois pas l'ambition d'avoir tous les terminaux de la Terre ».
Un « DAVFI Market », boutique d'applications maison
Le client devra ainsi s'acquitter « d'une centaine d'euros » en sus du prix du terminal nu pour obtenir la solution de sécurité. Il aura à sa disposition un « DAVFI market » dans lequel les applications seront validées. 450 applications sont d'ores et déjà présentes mais d'autres devront suivre une « charte de confiance » dont les détails exacts n'ont pas été communiqués.
Si DAVFI se positionne clairement en tant qu'éditeur de solution de sécurité en proposant un outil ainsi qu'une assistance, les clients devront composer avec les exigences de son prestataire. Ainsi, les éventuelles mises à jour d'Android ne seront pas directement prises en charge par le système. « Nous ne ferons pas la course aux dernières versions. On ne s'imposera pas de courir après la dernière mise à jour, les gens devront attendre un peu », explique Jérôme Notin. Le responsable évoque ainsi plusieurs mois d'attente entre la sortie d'une nouvelle version majeure d'Android et sa prise en charge.
La solution de sécurité sera disponible à la vente au 1er trimestre 2014, période au cours de laquelle les offres commerciales seront déployées, pour ce qui est de la version Android et GNU/Linux. D'ici là, le consortium entend se doter d'un système de distribution classique composé de VAR (Value Added Reseller) et d'intégrateurs. Pour les postes fixes, des accords OEM sont également prévus.
La version Windows (gratuite pour les particuliers) devrait, quant à elle, être disponible en octobre 2014. Enfin, aucune date n'a été annoncée pour le marché grand public. En attendant, une ROM sera mise à disposition le 15 novembre prochain afin de « faire appel à la communauté des hackers pour une analyse Open bar du système », ajoutent les responsables. Celle-ci sera alors disponible sur le site davfi.fr.
- Pour en savoir plus, lire notre prise en main de DAVFI, l'antivirus français pour Android : un système de sécurité globale.