Back Market est dans le collimateur de l'UFC-Que Choisir © sylv1rob1 / Shutterstock
Back Market est dans le collimateur de l'UFC-Que Choisir © sylv1rob1 / Shutterstock

De nouvelles investigations poussent l'UFC-Que Choisir à déposer une plainte contre le géant français des produits high-tech reconditionnés, Back Market.

L'association spécialisée dans la défense des droits des consommateurs français déplore que près de six mois d'échanges de courriers entre les deux structures n'aient pas suffi à inverser la tendance.

Une plainte déposée contre Back Market au tribunal judiciaire de Paris

Ce mercredi 15 juin, l'UFC-Que Choisir passe à la vitesse supérieure à l'encontre de l'une des licornes de la French Tech, Back Market. Plusieurs griefs à l'encontre de la plateforme spécialisée dans la mise en relation de vendeurs de produits tech reconditionnés et d'acheteurs potentiels sont invoqués par l'UFC.

Le premier concerne les frais de service. En effet, l'association s'inquiète que ces derniers ne soient pas mentionnés par Back Market sur la fiche produit et n'apparaissent qu'une fois le produit mis dans le panier par l'acheteur. Ces frais, qui varient en fonction du prix du produit, sont justifiés par Back Market comme nécessaires pour « un strict contrôle qualité des vendeurs ». Ils permettraient également de financer son service-client et son laboratoire d'innovation. Pour l'UFC et son président, Alain Bazot, il s'agit « d'une des nombreuses entorses au droit de la consommation » de la firme qui, pourtant, est loin d'être la seule à facturer de tels frais. L'article L221-6 du Code de la consommation pourrait notamment être invoqué.

Un autre motif de discorde entre les deux parties, et il est effectivement bien plus contestable, concerne les rabais invoqués par Back Market. L'UFC pointe du doigt la « promotion » entre un produit neuf d'un côté et reconditionné de l'autre, puisque, pour l'association, ces produits sont différents.

La gestion des cookies est également dénoncée par l'UFC-Que Choisir

La plainte de l'association comprend également la durée de garantie commerciale proposée par Back Market, qui est de 12 mois. Il convient néanmoins, une fois encore, de distinguer la garantie légale de conformité, de 24 mois pour les produits reconditionnés revendus par un professionnel (et non contestée par Back Market), de la garantie commerciale, qui est totalement à la discrétion de la firme. Ainsi, pendant 12 mois après l'achat, Back Market assure notamment une réponse du vendeur sous 24 heures et une solution de réparation/remplacement sous 5 jours ouvrés. L'UFC reproche à la société de laisser « croire à un avantage considérable offert par l'entreprise » à l'acheteur, avec une potentielle confusion entre garantie légale de conformité et commerciale. Toutefois, les explications fournies par Back Market dans ses CVG sont pour le moins transparentes à ce sujet.

Enfin, la question des cookies doit également être tranchée, car selon l'UFC-Que-Choisir, « l'équipe de juristes de l'association a constaté que des publicités fleurissaient sur les écrans des internautes, même lorsque ces derniers les avaient refusées ». Le tribunal judiciaire de Paris a donc du pain sur la planche.