Si les parents disent s'inquiéter du cyberharcèlement et de ses conséquences, tous ne prennent pas pour autant des mesures concrètes.
Pour mieux comprendre l'expérience du cyberharcèlement vécue par des familles connectées à Internet, McAfee a mené une enquête auprès de parents et d'enfants, en juillet dernier. Celle-ci montre certaines disparités selon les régions du monde. En Europe, les parents semblent moins enclins à prendre des mesures contre le harcèlement en ligne, tandis que les enfants, eux, ont du mal à savoir en quoi il consiste très exactement.
Des parents négligents face au cyberharcèlement…
En France, près de 8 parents sur 10 (76 %) disent craindre que leur enfant soit victime de cyberharcèlement. 63 % avouent même avoir peur que leur enfant soit un harceleur, une donnée d'ailleurs bien supérieure à la moyenne européenne. Les parents allemands (55 et 34 %) et britanniques (56 et 37 %) sont, eux, les moins inquiets du Vieux Continent.
Au niveau européen, 74 % des parents affirment s'informer sur le cyberharcèlement, contre 78 % pour le reste du monde. Et ils sont encore moins nombreux à prendre des mesures concrètes pour lutter contre ce fléau. Si 62 % des parents recourent au dialogue, ils ne sont que 56 % à surveiller les appareils de leurs enfants, et à peine 30 % à discuter avec la direction de leur établissement scolaire. Ces trois derniers pourcentages sont tous inférieurs aux moyennes internationales.
Cette « négligence » de la part des parents pèse par voie de conséquence sur les enfants européens, qui font état de taux élevés de cyberharcèlement sur des plateformes telles que Snapchat et WhatsApp.
… et des enfants qui n'ont pas conscience des conséquences
Les agents à la tête de l'étude ont donc demandé aux enfants européens s'ils avaient déjà harcelé quelqu'un en ligne. Seuls 7 % des enfants britanniques ont répondu « non », contre 16 % en France et 17 % en Allemagne. Encore une fois, ces trois pays sont en dessous de la moyenne internationale, qui grimpe à 18 %.
Ces données montrent qu'hélas, les enfants ont du mal à comprendre ce qu'est le cyberharcèlement et à quel point il peut être grave pour ceux qui en sont victimes. 1 enfant britannique sur 6 (15 %) a ainsi déclaré avoir déjà exclu quelqu'un d'une conversation de groupe. C'est 8 % de plus que les 7 % d'enfants qui prétendaient ne jamais avoir harcelé qui que ce soit en ligne.
Concernant la France, les enfants sont davantage victimes de cyberharcèlement sur Snapchat, pour 32 % d'entre eux. Ils sont 38 % à avoir été témoins de harcèlement sur l'application. À l'échelle planétaire, ces deux données tombent à 24 et 23 %, où cette place pas très valorisante est occupée par les plateformes du groupe Meta, WhatsApp et Facebook Messenger.
Source : McAfee