Pour rappel, le projet de loi SOPA vise à mettre en place une architecture responsabilisant l'ensemble des services qui gravitent autour des plateformes de streaming. Le dispositif promet d'élargir les réquisitions des ayants droit à l'encontre des moteurs de recherche qui devront supprimer de leurs résultats les sites en question. Pour leur part, les FAI seront amenés à interdire l'accès de ces sites à leurs abonnés. Enfin, la SOPA prévoit de permettre aux ayants droits ainsi qu'à des sociétés tierces de demander aux annonceurs publicitaires, aux sociétés de paiement de bloquer ledit service s'il est suspecté de mettre en ligne des contenus sans aucune permission.
Ben Huh, PDG des sites d'humour Cheezburger a donc demandé explicitement à GoDaddy de renoncer à soutenir le texte de loi. Sur son fil Twitter il menace de « migrer nos 1 000 domaines en dehors de GoDaddy si vous maintenez votre position sur le SOPA. Nous vous aimons bien mais ce projet de loi est un cancer pour un Internet libre ».
Un site pour participer au boycott a même été mis en place. Les auteurs de la page invitent les clients de GoDaddy à s'inscrire chez un autre bureau d'enregistrement. En effet, certains concurrents du service (Hover, NameCheap, Dreamhost et Name.com) ont ouvertement déclaré leur opposition aux mesures actuellement discutées par les élus américains. Bien qu'il soit malmené dans cette affaire, GoDaddy n'a pas encore répondu aux critiques.
Mise à jour : La fronde a payé : le patron de Go Daddy a finalement annoncé vendredi en fin de journée qu'il allait retirer son soutien au projet SOPA. « Lutter contre le piratage en ligne est d'une importance capitale, et c'est pourquoi Go Daddy a aidé à élaborer les révisions apportées à la législation, mais nous pouvons clairement faire mieux », a déclaré Warren Adelman, PDG de Go Daddy.
A-t-il été convaincu par les arguments des détracteurs du projet de loi, ou par le compteur qui indique le nombre de domaines déposés chez lui chaque jour ? Sur la journée de vendredi, l'outil tiers TheDomain indique par exemple que quelque 21 000 noms de domaine ont été transférés de Go Daddy vers un autre bureau d'enregistrement, alors que ce solde est habituellement positif.
Sur le site qui appelle au boycott, on ne baisse pas les armes, en rappelant que si Go Daddy a abandonné le soutien du projet SOPA, il reste officiellement l'un des partisans de PIPA (Protect IP Act), son équivalent au Sénat.
Publication initiale, le 23 décembre à 17h.