A en croire le protecteur des libertés sur la Toile, Acadomia s'est constitué une belle base de données sans aucune autorisation. Les deux fichiers visés regrouperaient des informations sur 52.618 candidats à des cours particuliers, idem pour 179.763 candidats non recrutés mais aussi pour 131.704 enseignants « démissionnaires ». Pour couronner le tout, le fichier contiendrait également des renseignements sur 350.000 clients.
Le fait est que ces fichiers sont nominatifs, ne contiennent aucune limitation dans la durée de leur conservation et comporteraient des informations sur la santé, le casier judiciaire et la situation familiale des candidats. Dans un communiqué, la Cnil confie que ces commentaires étaient clairement grossiers. Morceaux choisis : « gros con », « vraiment trop conne », « mère salope », « gros crétin », « saloperie de gamin », « parisien frustré », « sent le tabac et la cave », « seul bémol : il pue ». Voilà pour la prose.
Au regard du nombre de manquements constatés et de leur gravité, la Cnil a donc prononcé à l'encontre de la filiale d'Acadomia responsable du traitement informatique, AIS 2, un avertissement. Elle a également informé le parquet des manquements susceptibles de constituer des infractions pénales.
Outre les 212 occurrences du terme « conne » présents dans ces fichiers, l'histoire prêterait à la dérision si le site n'avait pas déjà été mis en garde par la Cnil. Le 22 avril dernier, Acadomia aurait été averti des manquements à la loi Informatique et libertés portant sur la collecte abusive de numéros de sécurité sociale, la création d'une liste noire de candidats enseignants et la collecte de données relatives à la santé... Reste à savoir si ces données seront communiquées aux intéressés.