La société américaine Axon (ex-TASER) a mené une expérimentation concluante avec la compagnie ferroviaire, démarrée le 2 janvier dernier.
La SNCF, symbole du réseau ferroviaire français, est parfois soumise sur le terrain à des tensions qui peuvent, dans certains cas, constituer une menace pour la sécurité du personnel et/ou des agents. Que ce soit dans les gares ou dans les trains, la compagnie ferroviaire est sujette à des actes et phénomènes de délinquance. C'est dans un souci double, à la fois de protection et de prévention, que la SNCF s'est équipée, en début d'année, de caméras-piétons Axon, dans le cadre d'une expérimentation justifiée par le prolongement d'un décret du 23 décembre 2016, permis grâce à la loi LOM du 24 décembre 2019. Et les résultats issus du terrain sont prometteurs.
Près de 20 000 missions réalisées à l'aide des caméras Axon
Sur les 2 800 agents que compte le service internet de sécurité de la SNCF, d'ailleurs répartis au sein de 250 équipes opérationnelles qui sillonnent le réseau, 1 400 ont déjà eu l'occasion de travailler dans une patrouille équipée d'une caméra-piéton depuis le début de l'expérimentation, le 2 janvier dernier.
Cette année, ce sont pas moins de 157 caméras Axon Body 2 qui ont été déployées sur 49 sites, permettant de réaliser 20 000 missions, filmées, soit environ 15% des 130 000 incidents recensés chaque année par la SNCF, comme ceux issus des usagers en état d'ivresse, de ceux qui fument dans des lieux interdits, de ceux ayant des comportements injurieux et agressifs, ou encore des personnes qui voyagent sans titre de transport, ou qui se livrent à des actes de violence contre le personnel ou les usagers de la SNCF.
Outre les caméras-piétons, la SNCF utilise aussi la solution de gestion de preuves numériques, Axon Evidence, un logiciel qui permet de stocker, traiter et exploiter de manière centralisée les images des caméras de l'entreprise. Les images, qui étaient stockées en local dans le passé, sont désormais hébergées sur un Cloud.
Une amélioration de la sécurité constatée
Depuis le début de l'expérimentation, plus de 5 000 vidéos ont été filmées. Elles ont « donné lieu à 114 réquisitions », précise Christophe Fois, responsable du pôle Sécurité Métier de la SNCF. « Les caméras fournissent (…) des preuves audiovisuelles qui n'existaient pas par le passé. Le son joue un rôle très important, car l'enregistrement des échanges entre les agents et les mis en cause apporte une réelle plus-value pour les enquêtes des officiers de police judiciaire », ajoute-t-il.
Les résultats du partenariat sont en effet satisfaisants, selon Axon. Si ce constat est difficilement interprétable du fait d'une année 2020 peu commune (moins de monde dans les transports, mais plus de tension), la caméra apporte une preuve des faits et possède en amont un fort impact psychologique, qui a permis d'améliorer la sécurité des agents et du public. La qualité des preuves s'en est trouvée renforcée et les relations avec les officiers de police judiciaire simplifiées, grâce notamment au transfert électronique de preuves, qui permet de gagner du temps dans le traitement des affaires.
À terme, il pourrait être envisagé, à l'instar des policiers qui pourraient tous, un jour, être équipés de caméras, de mener chacune des missions du service de sécurité interne de la SNCF à l'aide d'une voire deux caméras Axon, pour contribuer davantage à la désescalade des conflits et des situations de tension.