Ce « guichet unique » signifie que seule l'autorité de protection des données du pays dans lequel la société visée réside peut être saisie. Pour le Sénat, cette mesure risquerait de « susciter des comportements de forum shopping, les entreprises décidant leur installation en fonction de la sévérité du régulateur national ». Dans son rapport (.pdf), la Chambre va même plus loin et considère que vu « la lourdeur et de la lenteur prévisible de cette procédure, il fragiliserait le droit des citoyens à un recours effectif, et rendrait plus difficile l'exercice des droits de la défense ».
En cas de litige, les personnes s'estimant lésées pourraient donc avoir de « sérieuses difficultés » à faire entendre leurs revendications. C'est pourquoi le Sénat conseille que l'Europe mène également une réflexion de fond visant à harmoniser les règles de protection des informations personnelles à l'ensemble des Etats-membres de l'Union européenne.
De son côté, la Cnil a tenu le même discours en expliquant que cette mesure risquait de « renforcer l'image bureaucratique et lointaine des institutions communautaires et privera largement les citoyens de la protection offerte par leur autorité nationale ». Elle avait ainsi invité l'Union européenne à proposer une architecture plutôt basée sur le lieu de résidence du consommateur.