Présent hier à Bruxelles pour prononcer le discours d'ouverture de la Conférence Internationale de la protection des données et de la vie privée, le PDG d'Apple a dit son inquiétude vis-à-vis de ces entreprises qui font de nos données des « armes » commerciales massives.
Apple se pose depuis des années déjà comme un chantre de la protection des données personnelles. Présent à Bruxelles hier à l'occasion de la Conférence Internationale de la protection des données et de la vie privée, Tim Cook, le PDG de l'entreprise, n'a pas dit autre chose que sa profonde méfiance envers ces entreprises qui manipulent les données personnelles de leurs utilisateurs à des visées commerciales.
Un discours qui, s'il n'évoque pas nommément Facebook et Google, est particulièrement à charge contre ces entreprises.
Tim Cook défend l'idée d'un RGPD à l'américaine
Le patron de l'entreprise la mieux cotée en bourse au monde n'a pas manqué de saluer l'adoption, au 25 mai dernier, du Réglement Général pour la Protection des Données (RGPD). Une initiative que Tim Cook espère voir répliquée dans son pays, où la confidentialité des données n'est pas encore sanctuarisée, si ce n'est en Californie - berceau de la Silicon Valley.Le Golden State a en effet adopté en juin dernier une directive qui, lorsqu'elle sera appliquée au 1er janvier 2020, obligera les entreprises à divulguer le pourquoi du comment de la collecte des données personnelles des utilisateurs. Cette loi permettra notamment aux citoyens de s'opposer à ladite collecte, et de demander aux entreprises responsables la suppression des données jusqu'alors collectées.
Une législation jugée trop sévère par certains lobbies comme l'Internet Association, qui représente notamment les intérêts de Google, Amazon ou Microsoft.
Apple épinglé sur la gestion de la confidentialité en Chine
Mais si Apple porte haut ses principes en matière de confidentialité des données personnelles, il semblerait que l'entreprise soit favorable à quelques concessions si celles-ci lui permette de pénétrer sur un marché porteur. C'est notamment ce que reproche à l'entreprise Alex Stamos. Après l'allocution de Tim Cook à Bruxelles, cet ancien chef de la sécurité informatique de Facebook interpellait Apple sur « ses propres failles en matière de confidentialité en Chine ».En effet pour pouvoir vendre ses terminaux dans l'Empire du Milieu, Apple est contraint d'équiper ses iPhone de DRM empêchant les utilisateurs chinois d'utiliser un VPN ou des applications de messagerie chiffrées - ce qui pourrait leur permettre d'échapper à la surveillance de masse institutionnalisée dans le pays.
Le PDG d'Apple n'a pas répondu aux piques d'Alex Stamos, mais commentait sur le même sujet l'an dernier « se conformer à la loi en vigueur dans chaque pays où nous faisons du business ».
Si tout ou presque reste à faire en la matière au pays de l'Oncle Sam, le RGPD semble avoir permis au plus grand nombre de se sensibiliser à la thématique. Le mois dernier, la CNIL indiquait que les plaintes avaient bondi de 64% depuis l'adoption du texte au niveau européen.