Le réseau social Facebook est dans l'œil du cyclone en Irlande, où il fait face à sept enquêtes différentes sur la protection des données.
Alors que Google s'est vu infliger une amende record en France de 50 millions d'euros par la CNIL, le pendant irlandais de l'autorité administrative française, la DCP (Data Protection Commission), s'attaque à un autre géant du numérique sur le terrain de la protection des données : Facebook. Les autorités irlandaises ont ouvert une première enquête en octobre dernier portant sur l'atteinte à la sécurité de plusieurs dizaines de millions de comptes.
La CNIL irlandaise veut mettre à profit ses pouvoirs de sanction
Helen Dixon, commissaire irlandaise à la protection des données, compte bien mettre à profit le nouvel arsenal répressif mis à disposition par l'Union européenne lors de l'entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui permet aux autorités nationales de sanctionner les entreprises en leur infligeant une amende qui peut atteindre 4 % de leur chiffre d'affaires annuel. L'amende infligée à Google par la CNIL « n'est pas la dernière », prévient Helen Dixon.En décembre 2018, l'Irlande a ouvert une seconde enquête sur une faillée Facebook causée par un bug qui donnait aux développeurs tiers un accès plus large aux photos de millions d'utilisateurs du réseau social. Dixon annonce que les premières décisions pourraient être prises dès cet été.
Facebook n'est pas le seul géant du numérique dans le viseur de l'Irlande
Le monde surveille Facebook plus particulièrement depuis le scandale Cambridge Analytica, qui avait mis au jour la collecte secrète et non consentie des données confidentielles de 87 millions d'abonnés d'utilisateurs du réseau social Facebook par la firme britannique.Les enquêtes irlandaises concernent également d'autres mastodontes du numérique comme Twitter, LinkedIn, Apple ou WhatsApp, la filiale de Facebook. Helen Dixon a fait remarquer que depuis le 25 mai (date de l'entrée en vigueur du RGPD), de nombreuses infractions ont été signalées à la DPC. Souvent, elles sont liées à « des erreurs de développement », et consistent par exemple en la publication de messages privés. Aucune entreprise ne semble être à l'abri de cela, d'après la commissaire.