Les US enregistrent les empreintes vocales des prisonniers sans leur consentement

Bastien Contreras
Publié le 04 février 2019 à 12h37
prison cell

Les prisons américaines construiraient des bases de données biométriques, comprenant un enregistrement de la voix de leurs détenus. Ces empreintes vocales, captées à des fins de sécurité, seraient obtenues sans le consentement des prisonniers, et conservées même après la fin de leur peine.

L'enquête a été menée par le magazine en ligne américain The Intercept. Elle cite notamment des documents officiels du système carcéral de l'état de New York, ainsi que des déclarations de plusieurs responsables de prisons d'autres états du pays.

Des centaines de milliers d'empreintes vocales enregistrées

On y apprend que les établissements pénitentiaires américains ont recours à une technologie de reconnaissance vocale, pour créer un identifiant unique à chaque détenu. Et la pratique concernerait des centaines de milliers d'individus, répertoriés dans une base de données contenant leur empreinte vocale. Ce système aurait été développé en partenariat avec le département de la Défense des États-Unis, puis commercialisé aux prisons du territoire.

D'après l'administration pénitentiaire, le recours à cet identifiant biométrique aurait pour objectif de renforcer la sécurité au sein des prisons. Il permettrait notamment de lutter contre la fraude ou de repérer des appels jugés suspects, par exemple dans le cadre d'initiatives criminelles ou terroristes.

Consentement pas nécessaire

Sans surprise, les empreintes vocales sont enregistrées avec ou sans l'accord du détenu. The Intercept relate notamment le cas d'un prisonnier contraint de prononcer une liste de phrases, sous la menace de ne plus pouvoir communiquer par téléphone avec sa famille s'il ne s'exécutait pas.

Là où l'histoire se gâte (encore) un peu plus, c'est que la durée de vie de ces données vocales ne semble pas vraiment avoir de limite. Des responsables des Etats de New York et du Texas ont ainsi indiqué qu'elles étaient conservées même après la sortie de prison.

Et les détenus ne constitueraient en réalité que la partie émergée de l'iceberg. Certaines prisons seraient en effet capables de reconnaître les voix des différents locuteurs lors des appels. Ce qui signifie que même des individus n'ayant jamais enfreint la loi pourraient faire l'objet d'un suivi via leur empreinte vocale.

Source : Engadget
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Commentaires (5)
nicgrover

“Les USA détiennent déjà des personnes sans raisons depuis 2001 à Guantánamo, alors des empreintes…”

Les USA auront toujours une bonne raison pour ce genre de choses délictuelles s’ils veulent dominer le monde…

enigmatiqk

oui enfin bon, ils le détiennent en prison sans son consentement , idem pour son casier judiciaire aussi détenu sans son consentement.
la limite entre la sécurité et la liberté est certes faible, mais que l’on ne fasse pas les étonnés quand on apprendra qu’un gars s’est évadé juste après avoir parler des jours/heures au téléphone avec son ex colloc de prison.

Momozemion

En France, 40% des détenus sont innocents au regard de la loi. Paille, poutre…

La France n’est pas le pays des droits de l’homme, c’est celui dans lequel on en parle le plus pour ne rien dire.

bonzour

il faudra bien des bases de données monstrueuses pour les IA en développement chargées de contrôler la planète dans quelques années.
Le problème est que maintenant les US font ce qu’ils veulent à leurs propres ressortissants alors qu’avant personne n’aurait accepté que la loi soit bafouée. C’est le règne des multinationales qui remplacent l’Etat chaque jour un peu plus.
Et pas qu’aux US mais aussi en EU ou en Chine
edit : les prisons sont gérées par des boites privées macquées avec le gouvernement

Momozemion

Tiens, un beauf en gilet jaune pisse.

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