Internet Archive se met à dos les grandes maisons de disques, dont Capitol, Sony et UMG Recordings. Celles-ci portent plainte contre l'organisme pour violation du droit d'auteur, car il préserve numériquement une collection de vinyles de 1898 à 1950.
Internet Archive est un projet fondé par Brewster Kahle, visant à archiver et préserver livres, contenus audio, films ou pages web sous forme d'une immense bibliothèque numérique. Il faut croire que cela a déplu à certaines maisons de disques, qui portent plainte devant le tribunal fédéral de Manhattan. Elles accusent l'organisme de violer les droits d'auteur de plus de 2 700 œuvres enregistrées par des artistes qui ne sont aujourd'hui plus de ce monde.
La lutte pour la préservation d'enregistrements historiques
Lancé en 2017 par Internet Archive, le « Great 78 Project » avait pour objectif la conservation et la préservation de l'immense richesse patrimoniale des enregistrements de vinyles 78 tours. En menant à bien ce projet, cela permettait au public et aux chercheurs d'avoir accès à certaines pépites musicales du passé.
Dans le cadre de ce projet de conservation, c'est plus d'une vingtaine de collections qui avaient été sélectionnées et numérisées. Ce travail titanesque a été réalisé en collaboration avec George Blood LP (un service d'archivage audio et vidéo situé en Pennsylvanie) et l'Archive Contemporary Music de New York. Parmi les œuvres sélectionnées : des morceaux de Billie Holiday, Bing Crosby, Louis Armstrong ou Frank Sinatra.
Droits d'auteur et distribution illégale
Les maisons de disques concernées ne voient pas Great 78 Project d'un très bon œil. Celles-ci affirment que ce projet est utilisé en guise de couverture pour permettre la distribution illégale d'enregistrements musicaux. Selon leur point de vue, Internet Archive a reproduit et mis à la distribution librement des milliers de contenus audio de manière illégale. Ces enregistrements, protégés par le droit d'auteur, n'auraient pas dû être diffusés de cette manière car les ayant droit n'ont pas pu tirer profit de ladite diffusion.
Lorsqu'Internet Archive et ses défenseurs militent pour l'accès public au patrimoine musical historique, les maisons de disques se rebiffent et crient au scandale. Le procès est en route et nous verrons qui l'emportera : la préservation culturelle ou le sacro-saint droit d'auteur. Ce qui est certain en revanche, c'est que ni Internet Archive ni les plaignants ne se laisseront faire au cours de cette procédure judiciaire.
Source : Torrent Freak