Dans un rapport remis par la municipalité de Munich, en Allemagne, la ville indique qu'elle va réaliser jusqu'à 11 millions d'euros d'économies en adoptant Linux à la place de Windows, et OpenOffice au lieu de Microsoft Office, dans le cadre de son programme LiMux - c'est aussi le nom de la distribution choisie. Le site The H, qui rapporte l'information, indique que trois scénarios ont été retenus par la ville : le premier, intégrant Windows 7, coûterait 34 millions d'euros. Le second, basé sur Windows et OpenOffice, est estimé à 30 millions. Quant au dernier, celui qui a été retenu, réduira la facture à 22,8 millions d'euros.
Principal poste de dépense : le coût d'acquisition des licences logicielles. Installer Windows et Office sur les 15 000 postes municipaux de la ville bavaroise engendrerait une dépense de 6,8 millions d'euros. Abandonner la suite logicielle de Microsoft au profit de son pendant libre allégerait la note de plus de 4 millions d'euros. Enfin, la solution intégrant Linux et OpenOffice coûterait zéro euro. Dans ce scénario, la ville retranche également un coût matériel de 4,7 millions d'euros pour supporter le nouvel OS. L'administration indique que Linux ne demande pas de mise à jour du parc existant.
Autre différence : adopter Linux et OpenOffice coûterait 273 000 euros en frais de migrations des applications, contre 54 000 pour les solutions de Microsoft. Mais au total, l'ardoise serait de 11,2 millions d'euros inférieure. Concernant les autres postes de dépense, tels que la formation, le support de migration ou encore la mise en œuvre du projet, leur coût ne varierait pas, d'une solution à l'autre : ils atteignent dans les deux cas la somme de 22 millions d'euros.
Notons que la ville de Fribourg, la semaine dernière, a annoncé migrer son parc de 2 500 ordinateurs vers Office 2010, invoquant des problèmes de compatibilité avec OpenOffice. Utilisée depuis 2007, la suite bureautique libre aurait souffert des critiques de ses utilisateurs, qui déploraient un manque de compatibilité au niveau des documents, notamment avec le traitement de texte et les feuilles de calcul. L'Open Document Business Alliance avait alors commenté cette décision en expliquant que le format texte .ODF de Writer était supporté par Microsoft, et ne comprenait donc pas la raison de cette volte-face.
Côté français, rappelons que fin septembre, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a signé une circulaire dont l'objectif était d'inciter l'administration à adopter le logiciel libre plus largement. Au-delà de son moindre coût, l'État vantait, pêle-mêle, « souplesse d'utilisation, support à long terme et transparence accrue ».