Au lendemain de l'ultimatum lancé par Elon Musk, des centaines d'employés ont quitté le navire Twitter, creusant un peu plus encore le trou dans lequel le réseau social est en train de s'enfoncer.
On pourrait presque croire qu'Elon Musk a inventé la machine à accélérer le temps, tellement tout va vite chez Twitter depuis qu'il en a pris le contrôle. Seulement quelques jours après avoir licencié la moitié des 7 500 employés que comptait le groupe, plusieurs centaines de salariés parmi ceux encore en place ont annoncé leur départ de Twitter ce jeudi. Elon Musk, avec son flegme légendaire, ne leur laissait pas vraiment le choix.
Sous la pression d'Elon Musk, une cascade de départs
Tout du moins, on peut dire que le choix proposé aux salariés de Twitter était cornélien. Mercredi matin, Elon Musk avait envoyé à ses 2 900 employés (restants) un petit Google Forms à remplir et à livrer avant le lendemain (jeudi, donc) 17 h 00.
La question et le choix étaient simples : Elon Musk demandait aux irréductibles s'ils étaient prêts à s'engager à « travailler de longues heures à haute intensité », « à fond et de façon inconditionnelle » afin de construire « un Twitter 2.0 révolutionnaire et réussir dans un monde de plus en plus concurrentiel ».
Grosso modo, les salariés avaient à répondre par « Oui » ou par « Non ». Toute autre réponse que le « Oui » serait alors considérée et traitée comme une volonté de démission. En cas de départ, les salariés percevraient, comme l'a promis Musk sur Twitter, une indemnité qui correspond à trois mois de salaire.
Twitter, en déroute, contraint de fermer ses bureaux : faut-il craindre le pire ?
Il est difficile de quantifier le nombre de départs constatés depuis la fin de l'ultimatum. Mais ils se comptent, au mieux, par centaines. Alors qu'Elon Musk affiche sa confiance et écrit que « les meilleurs sont restés », prêchant pour sa paroisse, certains désormais ex-employés du réseau social ont écrit sur Twitter qu'« entre 74 et 90 % de la main-d'œuvre ont fait le choix de la compensation (ndlr : donc du licenciement) plutôt que celui de retourner au bureau ».
Plusieurs noms importants de l'entreprise ont officialisé leur départ cette fin de semaine. C'est le cas notamment d'Andrea Horst, responsable de la chaîne d'approvisionnement de Twitter, qui affirme « être peut-être exceptionnelle, mais pas inconditionnelle ».
Conséquence : l'entreprise a envoyé un message au personnel encore en place, lui annonçant purement et simplement la fermeture de ses bureaux, jusqu'au lundi 21 novembre. Même les accès avec badge ont été coupés. « Merci pour votre flexibilité. Veuillez continuer à vous conformer à la politique de l'entreprise en vous abstenant de parler des informations confidentielles de la société sur les réseaux sociaux, avec la presse ou autres », indique aussi le message, comme un ultime coup de pression.
L'avenir de Twitter se pose. L'entreprise peut-elle survivre avec une main-d'œuvre si réduite ? Et qu'en est-il de la sécurité, de la communication, de la maintenance technique, du support et autres ? Ce qui est certain, c'est que la firme n'a plus de quoi rassurer et faire illusion : elle n'a tout simplement plus de service de communication.