La prochaine étape asiatique du président de Google sera la Birmanie. Eric Schmidt s'y rendra le 22 mars, apprend le Wall Street Journal, probablement non sans arrière-pensée. Son but est « se connecter avec les partenaires locaux qui travaillent pour améliorer la vie de millions de personnes en essayant de les connecter à Internet », déclare un porte-parole de Google, Taj Meadows, auprès du quotidien.
Eric Schmidt devrait prendre la parole devant un parterre de 400 entrepreneurs et étudiants au Myanmar Information and Communication Technology Park à Rangoun, la capitale économique du pays. Avant de se rendre dans la capitale, Naypyidaw, pour y rencontrer des officiels.
Si le président de Google s'était rendu en Corée du Nord en janvier pour y vanter les bienfaits d'Internet, ce voyage en Birmanie a plus de chances d'aboutir à des débouchés commerciaux. Car depuis la dissolution de la junte birmane, le départ du généralissime Than Shwe en mars 2011, et la levée des sanctions internationales, le pays s'ouvre. Et les entreprises high-tech, notamment américaines, affluent en quête d'un marché quasiment vierge et où le potentiel d'affaires est énorme.
Moins de 10% des Birmans ont un téléphone mobile
Dans le secteur des technologies de l'information et de la communication, le marché est estimé à un milliard de dollars. Et les choses devraient s'accélérer car deux licences ont été attribuées à deux opérateurs étrangers, de quoi poser les bases d'une économie numérique. Pour l'heure, les observateurs estiment que le taux de pénétration des téléphones mobiles n'est que de 5 à 10%, pour une population de 60 millions d'habitants.
Sous le régime précédent, les télécoms étaient considérés comme extrêmement sensibles, rappelle le WSJ, et Internet était étroitement surveillé, et même censuré. Le nouveau président, Thein Sein, a promis d'ouvrir le secteur, ce qui a naturellement suscité l'intérêt de sociétés dans le monde entier, y compris Google et son OS mobile Android. L'État s'ets fixé le but que huit Birmans sur dix possèdent un mobile d'ici 2016.
Des entreprises américaines comme Cisco, spécialisée dans les équipements réseaux, ont déjà commencé à réaliser quelques investissements dans le pays, explique le journal, et prévoient d'y implanter des centres de formation afin d'aider le déploiement de leurs technologies. En février, une délégation comprenant également Microsoft, Intel et HP, avait fait le déplacement pour explorer des pistes de développement.