C'est un jeune patron de 33 ans qui s'est retrouvé face à près de la moitié des sénateurs des Etats-Unis, en audition publique, pour se faire gronder comme un petit garçon.
Mark Zuckerberg s'est excusé pendant 5 heures
Une scène assez surréaliste, quand on sait que la plupart des sénateurs qui l'interrogeaient avaient plus du double de son âge, et pour certains une connaissance disons limitée de l'informatique et des pratiques d'Internet. Dans ces conditions, la stratégie de Mark Zuckerberg s'est avérée payante. Plutôt que de tenter de se justifier à l'aide d'arguments techniques complexes, le patron de l'entreprise aux deux milliards d'utilisateurs a préféré faire profil bas, et s'excuser chaque fois que l'occasion lui en était donnée.Cela n'a pas empêché certains sénateurs de feindre la colère, afin de se poser en défenseurs des droits des américains. L'un d'entre eux lui a même lancé au visage que la charte d'utilisation de Facebook est nulle (your agrement SUCKS !), que personne ne la lit jusqu'au bout, et de lui dire dans la foulée qu'il faut la réécrire en anglais, car elle n'est là que pour couvrir "ses fesses".
Un autre sénateur a demandé à Mark Zuckerberg quels étaient les concurrents de Facebook, en expliquant qu'en matière d'automobile, « si j'achète une Ford et que je ne suis pas content, je peux acheter une Chevrolet. Si Facebook ne me convient pas, quel est le produit concurrent ? » Et Mark Zuckerberg de répondre, non sans hésiter un peu, que ses concurrents s'appellent Google, Apple, Microsoft, Amazon, et bien sûr, Twitter. On l'a senti peu convaincu, mais les sénateurs n'ont pas vraiment relevé.
Facebook frappé par une amende de 1 milliard de dollars ?
Que risque Mark Zuckerberg, et Facebook ? Pas grand chose. Même si plusieurs élus ont proposé de voter une loi sur la protection des données, on sait que les Etats-Unis ne sont pas enclins à imiter l'Union Européenne et sa RGPD. En revanche, dans l'affaire Cambridge Analytica, Facebook pourrait être frappé par une amende, pour avoir manqué de prudence, et manqué à son devoir d'information de ses utilisateurs dont les données ont été détournées à des fins politiques. Le chiffre de 1 milliard de dollars d'amende circule.A l'issue de l'audition du patron de Facebook, l'action de l'entreprise a grimpé de 4,5 % à la Bourse de New York des nouvelles technologies, le Nasdaq. Soit, à la louche, 3 milliards de dollars de valorisation boursière en plus, pour une entreprise qui flirte avec la barre des 500 milliards...