Mark Zuckerberg était convoqué devant le Parlement britannique, mardi. Mais le président de Facebook a brillé par son absence, ce qui a provoqué la colère noire des députés. La France voulait aussi entendre le grand manitou des réseaux sociaux.
Ce mardi, les députés britanniques ont essuyé une lourde déception - attendue certes - en remarquant l'absence de Mark Zuckerberg devant la chambre basse du Parlement britannique, où il était invité à s'exprimer sur les récents scandales qui égratignent l'image de son entreprise, Facebook. Au lieu de ça, c'est le vice-président de Facebook et accessoirement responsable de la politique publique de l'entreprise, Richard Allan, qui a fait le déplacement.
Fake news et désinformation... Mark Zuckerberg était attendu
Le 27 novembre, Mark Zuckerberg était très attendu. Le boss de Facebook est, depuis plusieurs mois, dans le collimateur de la Commission britannique sur le numérique, la culture et les médias (DCMSC) de la Chambre des communes. Il n'est pas certain que son absence ait arrangé les choses. Le Parlement britannique voulait des réponses dans le cadre d'une enquête sur les fake news et la désinformation.Lors de cette réunion, en plus des parlementaires britanniques, les représentants de neuf autres pays, parmi lesquels la France, le Canada, l'Argentine et le Brésil, brûlaient d'envie de titiller Mark Zuckerberg sur les pratiques douteuses de son entreprise.
« Nous avons mis à mal la confiance que le monde pouvant avoir en Facebook »
S'agissant de l'audition en elle-même, Richard Allan, représentant désigné de Facebook, a tout de même mis de l'eau dans son vin au nom de son patron. « Je ne vais pas vous contredire : nous avons mis à mal la confiance que le monde pouvait avoir en Facebook, en raison de certaines actions de notre part ». Le premier pas vers la rédemption ? Pas vraiment...As a former member of @CommonsCMS I was disappointed and surprised that Mark Zuckerberg felt unable to attend the committee. The countries present represent quite a large chunk of Facebook's global advertising sales. https://t.co/ya7eCeBmRv
— Nigel Huddleston MP (@HuddlestonNigel) 27 novembre 2018
Tour à tour, les représentants des dix pays assistant à la réunion se sont exprimés. La sénatrice française Catherine Morin-Desailly a livré son jugement en matière de protection de données, qu'elle qualifie de scandaleuse chez Facebook. Le parlementaire irlandais Eamon Ryan, de son côté, parle d'une « injustice fondamentale »> lorsqu'il évoque l'accès à des données d'utilisateurs de Facebook par des entreprises tierces.
Quant à l'ingérence russe de 2014, date à laquelle un ingénieur avait averti Facebook d'un siphonnage de masse des données utilisateurs Facebook depuis la Russie, Richard Allan n'a pas été des plus exhaustifs, affirmant ne détenir que des informations « au mieux partielles, au pire potentiellement trompeuses ». Un peu plus tard, Facebook a confirmé à nos confrères de Bloomberg ne pas avoir « trouvé de preuve qu'il s'agissait bien d'activités suspectes en provenance de Russie ». Facebook devrait communiquer rapidement et plus amplement sur le sujet dans les prochains jours.
Audition de Richard Allan pour le compte de Marc Zuckerberg par 9 pays constituant un Comité International @CommonsCMS qui démontre que la question des #FakeNews est suffisamment prise au sérieux pour que l'on s'associe ds une même determination à réguler pic.twitter.com/JUEySr7NRB
— C.Morin-Desailly (@C_MorinDesailly) 27 novembre 2018