Le patron de Facebook était auditionné par le Congrès américain, pour la deuxième fois en un an. Après l'affaire Cambridge Analytica, il était invité à défendre son projet de cryptomonnaie.
Libra bat de l'aile, plus que jamais. Récemment, les retraits de plusieurs partenaires majeurs de l'association, parmi lesquels Visa, Mastercard, PayPal ou Booking, le dernier en date, ont affaibli la monnaie électronique virtuelle souhaitée par Mark Zuckerberg. La semaine dernière, ce sont les ministres du G7 qui ont porté un nouveau coup, en conditionnant la cryptomonnaie à une réglementation ferme. Alors, devant le Congrès, à Washington ce 23 octobre, les déclarations du patron de Facebook étaient forcément très attendues.
Zuckerberg évoque un possible retrait en cas de défaut d'accord réglementaire
Face aux craintes de blanchiment d'argent et de bouleversement de la stabilité du système mondial financier, Mark Zuckerberg a reconnu que Libra était un « projet risqué » et a même évoqué un possible retrait de la cryptomonnaie (avant même son lancement !) si des accords réglementaires n'étaient pas trouvés. Car le patron américain de 35 ans n'a eu de cesse de répéter qu'il souhaitait obtenir les autorisations des régulateurs, plus particulièrement aux États-Unis.Répondant à la présidente démocrate de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, Maxine Waters, Mark Zuckerberg maintient que le Libra n'est pas une « banque » ni une « monnaie », mais bien un système de paiement, qui permettra la réduction des coûts de paiement électronique et offrira un accès au système financier mondial à plus de gens, partout dans le monde.
Il ignore si les partenaires ont bien contribué financièrement
Le Zuck était aussi attendu sur les détails plus techniques de la cryptomonnaie, comme la question de savoir si le Libra allait être relié au dollar et uniquement au dollar. Se faisant l'écho de ses partenaires, « divisés sur cette question », il a finalement admis que la part du dollar dans le panier de réserve sur lequel serait adossé le jeton ne devrait pas être supérieur à 50 %, mais devrait rester majoritaire, laissant ainsi la porte ouverte à des devises comme le yuan.Malmené de bout au bout, et bien en peine lorsqu'il a admis ne pas savoir si les 21 partenaires restants avaient versé leur contribution attendue de 10 millions de dollars, Mark Zuckerberg aura également affronté la (très) vive opposition du représentant californien démocrate Brad Sherman. L'élu estime que le Libra sera utilisé pour « financer le terrorisme » et n'aura, contrairement à ce qui est annoncé, « aucune utilité pour aider les populations non-bancarisées ».
Mark Zuckerberg et Libra ont donc encore beaucoup à prouver avant d'obtenir l'assentiment des régulateurs et autorités. Il est intéressant de noter, pour finir, que durant son audition, le cours du Bitcoin était durant un instant tombé à son plus bas niveau depuis cinq mois.
Source : CNN