Les journalistes britanniques rêvaient d'interviewer le patron de Facebook. Faute d'y parvenir, leur ingéniosité a accouché sur une version robotisée du « Zuck. »
Mark Zuckerberg est un grand timide. Pourtant, ces derniers temps, il répondrait presque davantage aux questions du Congrès des États-Unis qu'à celles de la presse. Outre les élus américains, le milliardaire a accordé des interviews au Washington Post, au New York Times, à NBC, à CNN, à CBS et même à Laurent Delahousse pour France 2 ces derniers mois. Les journalistes du Guardian, le célèbre quotidien britannique, ont trouvé un moyen original pour relayer leur vexation d'avoir été les grands oubliés du fondateur de Facebook.
Et l'impossible devient possible... grâce au Zuckerbot
« Puisque Zuckerberg ne parlera pas au Guardian, nous avons construit un Zuckerbot qui le fera. » Le média a rapidement annoncé la couleur. Dimanche 22 décembre, le Guardian a dévoilé une interview virtuelle de Mark Zuckerberg, rendue possible grâce à un étonnant procédé. Les équipes du journal ont en effet mis au point, en collaboration avec l'entreprise spécialisée dans les chatbots, Botnik Studios, un robot qui parle comme le boss de Facebook.Des chercheurs ont découvert une fuite de données de 267 millions d'utilisateurs Facebook
Les deux entités ont compilé quelque trois années d'interviews, articles, discours et témoignages consacrés à Mark Zuckerberg pour apprendre au Zuckerbot plus de 200 000 mots issus de ces multiples contenus, qui sont venus nourrir l'algorithme créé par les développeurs, et mis au point de façon à ce que les réponses soient conformes à celles qu'auraient pu faire l'Américain. Souvent, les réponses relèvent du cocasse.
Un Zuckerberg qui fait partie de « l'équipe des gens »
Le faux Mark Zuckerberg offre une version de lui-même un tantinet égocentrique dans ses réponses. Lorsque le Guardian lui demande si Facebook a rendu le monde meilleur, son fondateur estime que « Facebook est une version heureuse de ce que je suis. » Si la réponse paraît absurde, elle n'est pas si dénuée de sens. Le Zuck a pu créer virtuellement ce qui lui semblait inaccessible dans le monde réel.La suite de la réponse est en revanche plus aberrante. « Je suis résolument attaché à la consommation de Baseball. » Soit.
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Même chose enfin lorsqu'on lui demande s'il compte briguer - un jour et comme cela se murmure depuis plusieurs années - la présidence des États-Unis. « Je n'ai aucune tolérance pour être accepté et convaincu que je suis une photo. J'aime vraiment prendre des décisions concernant les gens. Je suppose que je fais définitivement partie de l'équipe des gens. » Sacré Zuckerbot.
Source : The Guardian