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Mauvaise nouvelle pour celles et ceux qui stockent des informations les concernant en Inde ou sont sensibles au respect de la vie privée en ligne.

En effet, une nouvelle directive étatique va obliger divers services tels que les plateformes d'échanges de crypto-monnaies ou encore les VPN à mettre fin à leur politique de non-journalisation.

Vous vouliez vous faire discret en Inde, c'est désormais de l'histoire ancienne

Le 27 juin prochain, une nouvelle directive va entrer en vigueur en Inde. Une mesure décrétée le 28 avril dernier donne un nouveau pouvoir à l'Équipe d'intervention d'urgence informatique indienne (CERT-IN) pour le moins défavorable aux défenseurs de la vie privée. Ce bureau d'État dépendant du ministère de l'Électronique et des Technologies de l'information est notamment spécialisé dans la lutte contre l'hameçonnage et le piratage. Il va désormais pouvoir bénéficier des données de très nombreux clients de solutions VPN, de plateformes d'échanges de cryptos, les services de stockage Cloud, de datacenters ou encore de fournisseurs de portefeuilles.

Et pour cause, toutes ces structures vont désormais devoir conserver, et cela pendant cinq ans, toutes les données de leurs clients. Identité, adresses IP et mail, mais aussi l'adresse physique et les numéros de téléphone, voilà autant d'informations qui peuvent être transmises au CERT-IN en cas d'injonction de ce dernier. Un sacré pied de nez à la confidentialité, et plus largement aux politiques dites de « non journalisation ».

Il faut dire que de nombreuses structures, notamment les VPN, proposent à leurs clients de les rendre complètement invisibles grâce au no-logs. En d'autres termes, la firme ne collecte pas d'informations sur celles et ceux qui utilisent ses services et ne peut donc, en théorie, ni les employer ni les transmettre. Une possibilité qui va devenir caduque d'ici un mois au sein de la « plus grande démocratie du monde ».

Des centaines de structures pourraient fermer

De nombreuses Indiennes et nombreux Indiens, comme dans tous les pays faisant l'objet de restrictions en ligne par ailleurs, emploient les VPN pour accéder à des contenus en temps normal impossibles à consulter d'où ils se trouvent. En conséquence, de nombreux fournisseurs de VPN locaux pourraient bien mettre la clef sous la porte faute de pouvoir garantir l'anonymat à leurs clients.

Ce qui est également fâcheux, c'est que même celles et ceux qui, par exemple, ont eu un jour - ne serait-ce qu'un seul - un wallet de cryptos, et s'en sont débarrassés depuis, verront également leurs données conservées pour les cinq prochaines années. Le gouvernement, qui cherche notamment à empêcher la population d'accéder à des réseaux sociaux dont l'accès est officiellement prohibé, franchit donc un nouveau pas et accentue la censure.

Source : CyberGhost