Ink Drop / Shutterstock.com
Ink Drop / Shutterstock.com

Depuis le début de l'année, la polémique enfle autour des nouvelles conditions d'utilisation de WhatsApp. L'Inde, qui représente plus d'un quart des utilisateurs du service, compte bien faire pression sur la société.

Rappelons qu'après avoir racheté WhatsApp pour plus de 20 milliards de dollars en 2014, Facebook tend aujourd'hui à créer des passerelles entre la messagerie et son réseau social, amassant au passage toujours plus de données utilisateurs.

L'Inde veut faire plier WhatsApp

Face à la polémique engendrée par l'annonce de ses nouvelles conditions d'utilisation, WhatsApp a décidé d'en repousser l'entrée en vigueur. Initialement prévues pour le 8 février, ces dernières sont aujourd'hui planifiées pour le 15 mai.

Si Facebook se donne un peu de temps pour convaincre ses utilisateurs, en Inde, on demande tout simplement le retrait de ces nouvelles CGU qui, rappelons-le, ne sont pas optionnelles. Selon Techcrunch, le ministère indien des technologies de l'information a envoyé un email à Will Cathcart, responsable du développement et de la stratégie de WhatsApp, lui expliquant que la politique que Facebook s'apprête à mettre en place pose de « graves inquiétudes » en ce qui concerne « le choix et l'autonomie des citoyens indiens ».

« Pour cette raison, nous vous demandons de retirer ces propositions de changements », conclut le message.

Sur les 1,5 milliard d'adeptes de WhatsApp à travers le monde, l'Inde représenterait aujourd'hui plus de 400 millions d'utilisateurs. Aussi le ministère s'interroge sur les différences de partage de données que l'on constate entre l'Union Européenne et les autres pays du monde, et ajoute :

« Un tel traitement différencié est préjudiciable aux intérêts des utilisateurs indiens et perçu comme un grave problème par le gouvernement ».

L'Europe et la France ne sont pas tant épargnées

Facebook expliquait récemment que le partage des données des utilisateurs européens de WhatsApp concernerait surtout les entreprises, utilisant WhatsApp Business. Dans les faits, le partage de données entre Facebook et WhatsApp est effectif depuis 2016, bien que les données des utilisateurs européens soient quelques peu protégées par le RGPD, évitant un partage avec des entités tierces, ce dont ne sont pas protégé les utilisateurs hors UE.

Quoi qu'il en soit, WhatsApp collecte pas moins de 25 points de données sur ses utilisateurs, et cette polémique replace sur le devant de la scène la question de la confidentialité des données et de la vie privée…