© opsa/Pixabay
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La Russie pourrait bien édicter de nouvelles lois plus contraignantes sur le télétravail.

Et elles pourraient toucher les employés du numérique, qui sont très nombreux à avoir quitté le territoire tout en continuant leur emploi.

La fin du statu quo ?

Les choses continuent à bouger à toute vitesse dans une Russie touchée par de très fortes sanctions. Alors qu'elle va devoir subir encore à la fin de l'année le départ des équipementiers des télécommunications Nokia et Ericsson, le pays pourrait aussi se mettre à mal ses employés du numérique.

Ils sont en effet environ 100 000 à avoir quitté le territoire depuis le début des hostilités, le 24 février dernier, et ce, tout en continuant à travailler pour leur entreprise grâce au télétravail. Une position intermédiaire qui leur permettait de continuer à gagner leur vie tout en évitant à la Russie le départ définitif de trop de cerveaux.

Mais cet arrangement implicite pourrait bien s'achever. Reuters nous apprend qu'une nouvelle législation sur le télétravail pourrait être mise en place dans le pays afin d'empêcher le télétravail à l'étranger, et d'inciter au retour de cette main-d’œuvre précieuse.

La Russie craint l'espionnage de l'OTAN

Une décision qui étonne, alors qu'en décembre dernier le ministre du Développement numérique Maksout Chadaïev se faisait l'avocat d'un assouplissement d'éventuelles restrictions. Pour lui, il ne fallait pas « pousser [les travailleurs du numérique] à chercher du travail dans les entreprises étrangères ».

Mais de l'autre côté, certains faucons parmi les autorités russes craignent qu'en allant travailler au sein de pays appartenant à l'OTAN, des travailleurs du secteur des hautes technologiques laissent fuiter par inadvertance des informations sensibles. Ils souhaitent ainsi leur interdire de télétravailler au-delà des frontières, pour des raisons de sécurité nationale.

Pour le moment, la majorité de ces employés ont trouvé refuge dans des pays limitrophes tels que la Géorgie, l'Arménie ou la Lettonie, là où ils peuvent communiquer facilement en russe. Préfèreront-ils rentrer chez eux, ou couper définitivement les ponts ?

iSource : Reuters