© Bulletin of the Atomic Scientists
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L'horloge de l'apocalypse indique que nous ne sommes plus qu'à 90 secondes de la fin du monde.

En 2018, le comité du Bulletin of the Atomic Scientists avançait l'heure de l'horloge de l'apocalypse (aussi connue sous le nom d'horloge de la fin du monde) à 120 secondes de minuit, symbolisant la mort de l'humanité. En 2020, nous étions déjà à 100 secondes, et nous nous approchons encore de l'heure fatidique en 2023.

Guerre en Ukraine et danger nucléaire

En effet, l'organisme à but non lucratif, créé en 1945 et qui a mis en place le concept d'horloge de l'apocalypse en 1947 (elle avait été placée à 7 minutes de minuit, à l'époque), vient d'annoncer que l'humanité est désormais à 90 secondes de la fin du monde. Elle n'avait jamais été aussi proche de minuit, même durant les épisodes les plus tendus de la guerre froide.

La principale raison menant à cette décision de rapprocher l'heure de minuit est la guerre en Ukraine. « La souveraineté de l'Ukraine et les accords de sécurité européens plus larges, qui ont largement tenu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, sont en jeu », explique le Bulletin of the Atomic Scientists.

« En outre, la guerre de la Russie contre l'Ukraine a soulevé de profondes questions sur la manière dont les États interagissent, érodant les normes de conduite internationale qui sous-tendent les réponses efficaces à une variété de risques internationaux », a ajouté le conseil de l'organisation dans son communiqué.

D'après l'institution, « les menaces à peine voilées de la Russie d'utiliser des armes nucléaires rappellent au monde que l'escalade du conflit - par accident, intention ou erreur de calcul - est un risque terrible ». Elle estime que les probabilités que le conflit dégénère et devienne hors de contrôle « restent élevées ».

La guerre entrave aussi la lutte contre le changement climatique

Une autre inquiétude des scientifiques est la tenue d'opérations militaires russes sur les sites nucléaires de Tchernobyl et de Zaporizhzhia. Ce sont des actions « violant les protocoles internationaux et risquant de mener au rejet à grande échelle de matières radioactives », prévient le Bulletin of the Atomic Scientists.

Le conseil rappelle également que le traité sur les armes nucléaires entre la Russie et les États-Unis expirera en février 2026, et que les négociations pour un renouvellement sont actuellement au point mort. Le monde est entré dans « une période de danger nucléaire sans précédent depuis le pic de la guerre froide », avait déjà averti Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, en août dernier.

Le danger nucléaire n'est pas la seule menace qui pèse sur l'humanité. Le comité craint que les effets de la guerre compromettent également les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique. « Les pays dépendants du pétrole et du gaz russes ont cherché à diversifier leurs approvisionnements et leurs fournisseurs, ce qui a entraîné une augmentation des investissements dans le gaz naturel exactement au moment où ces investissements auraient dû diminuer », regrettent les spécialistes, bien pessimistes quant à l'avenir de l'humanité.

Source : Vice