La Chine tire des conclusions du conflit russo-ukrainien et note l'importance du réseau Starlink dans les opérations.
Même si le réseau d'Internet par satellite de SpaceX est au départ destiné à un usage civil, son utilisation particulièrement efficace depuis un an par les Ukrainiens inquiète la Chine. L'empire du Milieu réfléchit donc aux moyens, même les plus brutaux, pour le mettre hors d'état de fonctionner.
Les leçons de la guerre en Ukraine
La guerre entre l'Ukraine et la Russie n'est pas qu'un conflit localisé, on le sait. Elle touche aussi les pays de l'OTAN, attaqués en retour par la Russie. Mais un autre acteur important regarde avec attention depuis les tribunes visiteurs : la Chine.
Le pays dirigé par Xi Jinping est en effet un allié de longue date de la Russie. Et aussi (surtout même) un pays qui pourrait se retrouver dans la même situation avec Taïwan. Raison pour laquelle la guerre actuelle fait l'objet de nombreuses analyses à Pékin.
Dans ce cadre, Reuters a pu analyser une centaine d'articles publiés dans plus de 20 journaux de défense chinois, qui reflètent l'état d'esprit stratégique des chercheurs associés à l'Armée populaire de libération. Les résultats sont intéressants. La capacité des missiles Javelin à détruire des hélicoptères a ainsi été notée, tout comme le rôle décisif du lance-roquettes multiple HIMARS. Mais c'est davantage le réseau d'Internet par satellite Starlink qui a attiré l'attention des chercheurs.
Starlink, un outil décisif
Il faut dire que si le réseau, qui va bientôt couvrir l'ensemble de la planète, a été à l'origine de bisbilles entre Elon Musk et le gouvernement ukrainien, il a aussi été un atout décisif pour Kiev. Il a notamment permis de maintenir les communications malgré le bombardement de toutes les infrastructures dédiées.
« L'excellente performance des satellites "Starlink" dans ce conflit russo-ukrainien incitera certainement les États-Unis et les pays occidentaux à utiliser largement "Starlink" » dans d'autres conflits, notent les co-auteurs d'une étude de l'université d'ingénierie de l'Armée populaire de libération.
Les chercheurs pressent ainsi les autorités de développer des moyens qui permettraient à l'armée de tout simplement abattre le réseau, dont les connexions se font bien au-dessus de nos têtes, ou de le désactiver. Car si les falaises de Taïwan semblent s'être éloignées pour la Chine avec la déconvenue russe, l'île reste un objectif prioritaire du parti communiste chinois.
Source : Reuters