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La Chine prend les devants pour protéger sa souveraineté numérique. Et selon elle, la menace viendrait d'Elon Musk.

Entre la guerre en Ukraine et les manifestations en Iran, le milliardaire sud-africain a trouvé deux occasions de démontrer l'efficacité et la pertinence de Starlink. En pleines zones de conflit, il doit permettre aux populations qui n'ont plus accès aux réseaux internet de leur pays de s'informer et de témoigner. Un concept qui ne réjouit pas vraiment le gouvernement chinois.

Starlink, un outil pour outrepasser les censures

Le Grand Firewall de Chine permet la surveillance et la restriction d'Internet sur son territoire. Véritable outil de censure, le meilleur moyen de le contourner est d'utiliser un VPN. Néanmoins, le blocage de l'ensemble du réseau internet en Iran prouve qu'un État autoritaire peut tout à fait couper sa population du reste du monde. C'est là qu'interviennent des services comme Starlink. En établissant un lien direct au Web via des satellites, ils permettent de se passer du réseau câblé national.

C'est ce constat qui aurait poussé des officiels du gouvernement chinois à contacter Elon Musk. Lors d'une interview accordée au Financial Times, ce dernier a révélé l'information : « Pékin a explicitement exprimé sa désapprobation quant au récent déploiement de Starlink... en Ukraine. » Bien que le milliardaire n'ait pas précisé s'il avait accepté cette requête, le site web de Starlink n'indique encore aucun déploiement du service en Chine. Dans le même temps, plusieurs pays voisins comme Taïwan, la Mongolie et le Viêt Nam sont répertoriés comme étant « en attente d'approbation réglementaire ».

Des contradictions chez Elon Musk

Même s'il défend la liberté d'expression dans ses interventions publiques, le milliardaire reste exposé aux pressions politiques et commerciales. En effet, la Chine pourrait être un secteur de premier choix pour Starlink et les idéaux de son dirigeant, mais il ne faut pas non plus oublier que Tesla possède une usine à Shanghai. Des dizaines de milliers de véhicules y ont été produits et commercialisés, il ne serait donc pas surprenant de voir Elon Musk se plier aux exigences d’un pays où le marché des véhicules électriques est en plein essor.

Lorsque Hong Kong a été cédé à la Chine, cette dernière a développé le concept « un pays, deux systèmes ». Entre ses valeurs en Occident et ses ambitions commerciales, le prochain patron de Twitter deviendrait-il « un homme, deux valeurs » ? Ce sera sûrement toujours le cas tant qu'il n'y aura pas de terminaux Starlink en Chine pour permettre à ses 1,4 milliard d’habitants d’accéder à son réseau social préféré... qui y est bloqué.

Source : The Verge