Dans son document, l'Afdel précise qu'il souhaite la création d'une véritable agence française de l'innovation qui serait notamment chargée d'orienter ces sociétés vers les différentes organisations de soutien et d'investissement comme Oséo (organisme d'investissement), le FSi (fonds stratégique d'Investissement), la Caisse des dépôts, UbiFrance, la Coface...
De même, afin de renforcer le rôle de l'Economie numérique, l'organisation invite les candidats à se questionner sur l'opportunité d'opérer un rapprochement des autorités qui traitent de ce sujet. Ainsi, l'Arcep, le CSA, la Cnil, l'Arjel et l'Anfr (Agence nationale des fréquences) pourraient être réunies en une seule et même entité. Sur ce dernier point, le président de l'Arcep, Jean-Ludovic Silicani a déjà expliqué qu'il n'était, par principe, pas contre mais que la mesure devait être étudiée de manière plus profonde, au regard des prérogatives exactes de ces différentes organisations.
Reste à savoir si ces propositions seront entendues par les différents partis. Pour l'instant, aucun d'entre eux n'a signifié sa volonté de les prendre en compte dans leurs programmes. Malgré tout, sur d'autres points, les acteurs concernés n'hésitent pas à interpeller directement les candidats.
Cinéastes et l'association des Auteurs réalisateurs producteurs interpellent François Hollande
Une quinzaine de réalisateurs et cinéastes viennent de signer avec la société civile des Auteurs, Réalisateurs, Producteurs (ARP) et la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) une tribune visant à demander plus de précisions au candidat socialiste au sujet de son programme culturel et numérique.
Ils expliquent au JDD : « A la complexité et à la diversité des enjeux qui se posent pour la culture, une seule réponse semble dominer, dans votre entourage, comme auprès d'autres candidats d'ailleurs : l'abrogation de la loi Hadopi. Si cette abrogation constitue l'alpha et l'omega de votre politique culturelle, vous ferez sans doute plaisir à tous ceux qui parient sur la force électorale de la jeunesse contre la faiblesse numérique du peuple des créateurs ». Les artistes craignent que le candidat ne sombre dans une certaine « facilité électoraliste ».
Ces responsables donnent quelques pistes de réflexion au candidat socialiste en lui demandant comment il compte moderniser le financement de la création à l'heure d'Internet tout en assurant une juste rémunération des créateurs dans l'éventualité d'une disparition de l'Hadopi. Là encore, le candidat n'a pas encore répondu aux critiques. Il devra cependant préciser dans les semaines à venir les orientations de ses ambitions numériques.