La Chine fait face à un phénomène grandissant de contrebande de composants informatiques. Récemment, un homme en possession de plusieurs centaines de processeurs a été arrêté par les douanes.
Les autorités douanières chinoises établissent un constat alarmant : le matériel informatique est de plus en plus présent dans les réseaux de contrebande. Sur les deux dernières années, la valeur totale des saisies atteindrait 4 millions de dollars. Dans le port de Qingmao, un individu plutôt culotté a été intercepté par les douanes avec 306 processeurs Intel fixés autour de son ventre pour les faire entrer en Chine.
Une tentative audacieuse
Au moment de son arrestation, l'homme en question portait des vêtements amples. Cette tenue lui avait permis de dissimuler et de fixer l'ensemble des processeurs à l'aide d'un emballage adhésif. Aucun détail précis n'a fuité quant à la nature exacte des processeurs. Cependant, les condensateurs présents à l'arrière des puces seraient typiques de ceux utilisés par l'entreprise Intel.
Une telle tentative s'explique par des raisons fiscales. Les marchandises qui voyagent vers la Chine continentale sont soumises à une taxe de 13 %. À l'opposé, des lieux tels que Hong Kong sont totalement libres de cette taxe. L'homme interpellé souhaitait donc certainement revendre sa marchandise sur le territoire en s'en affranchissant.
Une contrebande à la hausse
Cet incident est loin d'être isolé, et les douanes chinoises redoublent d'efforts pour contenir ce phénomène de contrebande. Malgré une inflation nationale inférieure 1 %, les tentatives se multiplient. Les vendeurs locaux de matériel informatique en seraient les plus bénéficiaires et alimentent nettement cette tendance. Récemment, un fait similaire avait été signalé. Un homme a été capturé par la douane chinoise avec 420 SSD M.2 à la ceinture, pour une valeur totale de 32 000 dollars.
En Chine, les sanctions pénales pour contrebande varient fortement en fonction de la nature de la marchandise ou des circonstances de l'arrestation. La peine la plus légère équivaut à deux ans d'emprisonnement ferme, mais les peines plus lourdes peuvent s'étaler sur plusieurs décennies.
Dans les mois à venir, il y a fort à parier que le gouvernement chinois resserrera la vis pour juguler cet effet grandissant de contrebande. Les motivations économiques animant ces tentatives infructueuses ne sont pas à prendre à la légère. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, 19 % de la population du pays vit encore sous le seuil de la pauvreté, soit 273 millions de personnes.
Sources : Wccftech, Courrier international