RSF, qui dispense déjà trousses à outils et guides pratiques aux journalistes, blogueurs ou simples internautes militants susceptibles de tomber sous le coup d'une censure politique ou étatique, a inauguré cette semaine un nouvel outil en forme d'archive sécurisée dédiée aux contenus sensibles ayant pu valoir des représailles à leurs auteurs.
Décliné en français en anglais, ce site baptisé WeFightCensorship (nous combattons la censure) recense donc des contributions, écrites ou vidéo, émanant du monde entier, et objets d'un acte de censure. L'association invite les internautes sensibles à la question à lui soumettre les cas dont ils auraient été témoins, un comité éditorial se chargeant ensuite de valider ou non les propositions. Les contenus d'origine sont ensuite publiés dans leur langue initiale, traduits, et accompagnés d'un commentaire contextualisant l'auteur, les conditions d'émission et la censure opérée.
« Le site se fondera sur l' "effet Streisand, en application duquel, plus la volonté de censure d'une information sur Internet est forte, plus l'information sera diffusée par la communauté des internautes. Nous souhaitons démontrer que priver l'auteur d'un article de sa liberté, saisir des exemplaires d'un journal ou bloquer l'accès à un site d'hébergement vidéo, n'empêchera pas le contenu lui-même de faire le tour du monde, au contraire », se réjouit Christophe Deloire, directeur général de RSF, dans un communiqué. Une logique qui rappelle bien sûr celle de l'initiative Wikileaks.