L'open data, moteur de croissance ? Un an après avoir annoncé ses ambitions en la matière, la Commission européenne a discrètement ouvert, le 24 décembre dernier, son portail dédié aux données publiques. Accessible à l'adresse open-data.europa.eu, celui-ci référence aujourd'hui quelque 5 800 jeux de données, émanant pour l'essentiel d'Eurostat, la direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique à l'échelle communautaire.
Cet important répertoire contient des données dont le téléchargement est libre, avec la possibilité de les réutiliser, dans un cadre commercial ou non commercial, du moment que leur provenance est clairement indiquée. Susceptibles d'alimenter entreprises, services en ligne ou médias, elles concernent des domaines aussi divers que l'agriculture, le transport (statistiques sur le fret ou longueur des rails à l'échelle de l'Europe par exemple), la démographie ou l'économie.
« Le portail de données de la Commission européenne offre un accès aux données publiques ouvertes de la Commission européenne. Il permet également aux institutions, organismes, bureaux et agences de l'Union européenne qui le souhaitent d'offrir un accès à leurs données », résume le site.
L'enjeu d'une démarche open data conduite à l'échelle européenne rejoint bien sûr celui des différents projets nationaux, tels que l'initiative 'Etalab ou le portail data.gouv.fr en France : fournir de la matière aux entrepreneurs et entreprises afin que ceux-ci développent de nouveaux services innovants, et génèrent de la valeur à partir de ces données aujourd'hui peu exploitées.
« C'est un signal fort que nous envoyons aujourd'hui aux administrations publiques. Vos données ont davantage de valeur si vous y donnez accès. N'attendez pas pour le faire et recourez au cadre qui vous est proposé pour rejoindre les précurseurs qui tirent déjà profit de l'ouverture des données. Les contribuables ont déjà payé pour ces informations et le moins que nous puissions faire c'est de les rendre à ceux qui souhaitent les utiliser d'une façon innovante qui aide les gens, crée des emplois et génère de la croissance », défendait ainsi Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne, lors de l'annonce officielle du projet, en décembre 2011.
Bruxelles promettait alors de l'enveloppe globale de 100 millions d'euros dédiée à la recherche dans le domaine des technologies perfectionnées de gestion des données serait mise à disposition de cette initiative.