Le très haut débit en Bretagne est un sujet qui mobilise tant les acteurs publics que privés. Et c'est maintenant l'Europe qui s'invite et met la main au portefeuille pour aider à tenir les objectifs.
Le très haut débit sera généralisé à 100% des foyers bretons en 2030. C'est en tout cas l'objectif affiché par la région qui, fait inédit, a réussi le tour de force de fédérer l'ensemble des collectivités concernées au sein d'un syndicat mixte, Mégalis Bretagne.
L'Europe soutient le déploiement du très haut débit en Bretagne
L'investissement public est estimé à 2 milliards d'euros sur 15 ans. Une somme nécessaire pour couvrir environ 1 million de foyers, entreprises et services publics. A ce budget vont s'ajouter 74,5 millions d'euros issus du Fonds européen de développement régional (FEDER). Via un communiqué de la commission européenne le 11 septembre 2018, on apprend en effet que cette enveloppe va servir au déploiement du très haut débit afin de passer de 6,2% de la population éligible au très haut début en 2013 à 68,4% en 2023. « Un chiffre qui n'aurait atteint que 39,9% sans l'intervention des fonds européens », précise Bruxelles.Pourquoi cet intérêt de l'Europe pour l'internet en Bretagne ? « Ce projet de la politique de Cohésion accompagne la stratégie de développement de la Bretagne, en créant de nouvelles opportunités là où la région excelle, comme les sciences et l'économie maritimes ou l'agroalimentaire » commente Corina Crețu, Commissaire à la politique régionale. « Le très haut débit va permettre aux entreprises locales d'accéder à de nouveaux marchés, voire à rayonner à l'international ».
Le très haut débit pour désenclaver le territoire
Le manque d'infrastructures de transport handicape la Bretagne, et contribue à son enclavement. Cela n'aide pas au déploiement de la fibre. De même, avec une densité de 120 habitants au km2, le déploiement n'est pas non plus facilité en comparaison à d'autres régions plus denses. « L'accessibilité numérique est un des enjeux majeurs du territoire breton car il complète les infrastructures de transport ferroviaires, routières et aériennes » peut-on lire dans la lettre aux élus et partenaires de la Région Bretagne. L'enjeu est de taille.Le projet Bretagne Très Haut Débit (BTHD) est en cours, et les différentes phases vont permettre d'apporter, progressivement, des prises fibrées. Le sujet est à la fois économique et politique. Loïg Chesnais-Girard, président PS du conseil régional de Bretagne, doit souvent faire face aux remarques de l'opposition au sujet de la lenteur du déploiement. Mais il l'assure : « Le déploiement d'un réseau en fibre optique va accroître la compétitivité bretonne et fournir au quotidien du confort pour les usagers ». Le coup de pouce de l'Europe tombe au bon moment pour redonner du souffle.
Tous les bretons en haut débit en 2030 ?