Plusieurs documents laissent entendre que le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a demandé un visa russe en 2010.
L'Associated Press a publié une dizaine de documents prouvant que Julian Assange a déposé une demande de visa russe en 2010. De la même façon, le journaliste a indiqué que ces derniers faisaient partie d'une plus large « fuite de courriels de WikiLeaks, de journaux de discussion, de dossiers financiers, de séquences enregistrées en secret et d'autres documents ». Néanmoins, Raphael Satter n'a pas expliqué pourquoi seulement dix documents étaient publiés maintenant plutôt que la totalité.
Le choix de la Russie avant l'Équateur ?
L'un des documents intéressants consiste en une demande de visa russe déposée au consulat de Londres le 30 novembre 2010. Pour rappel, c'est seulement en juin 2012 qu'Assange a fait ses premiers pas dans l'ambassade de l'Équateur à Londres, lieu dans lequel il reste depuis pour éviter l'extradition vers les États-Unis. Les documents semblent mettre en lumière une relation précoce entre Assange et Moscou, qui se confirme en 2016 avant les élections présidentielles américaines. À cette époque, le FBI accuse l'agence de renseignement russe d'avoir fourni les emails volés du président de campagne d'Hillary Clinton et d'autres personnalités démocrates directement à WikiLeaks.Pour sa part, WikiLeaks a déclaré dans un tweet que Julian Assange n'avait jamais fait une telle demande de visa. De la même façon, c'est Sigurdur Thordarson qui serait à l'origine du document. Comme l'explique le tweet, Thordarson est un informateur du FBI qui a été condamné pour avoir fabriqué des documents en se faisant passer pour Assange. Néanmoins, aucune preuve attestant de la véracité de cette information n'a été fournie par WikiLeaks.
Mr. Assange did not apply for such a visa at any time or author the document. The source is document fabricator & paid FBI informant Sigurdur Thordarson who was sentenced to prison for fabricating docs impersonating Assange, multiple frauds & pedophilllia. https://t.co/xzMfhctFx4
— WikiLeaks (@wikileaks) 17 septembre 2018
L'Associated Press indique pourtant qu'Israël Shamir, proche de Julian Assange serait à l'origine de la demande. Dans une lettre que l'entité s'est procurée, il est écrit : « Moi, Julian Assange, j'accorde par la présente à mon ami Israël Shamir le plein pouvoir de déposer et de retirer mon passeport afin d'obtenir un visa ». Pour sa part, ce dernier a indiqué avoir des problèmes de mémoire l'empêchant de se rappeler s'il avait ou non déposé le document. Il a déclaré : « Je ne peux pas exclure que cela se soit produit [...] J'ai un vague souvenir de ces choses ».
Pour rappel, Julian Assange est l'hôte de l'ambassade de l'Équateur à Londres depuis 2012, mais il se pourrait bien qu'il doive quitter le lieu sous peu pour des raisons de santé.