L'enquête anti-monopole des autorités chinoises avance. Elle vise les Sud-coréens Samsung et SK Hynix, et l'Américain Micron Technology, soupçonnés d'entente sur les prix et qui pourraient être lourdement sanctionnés.
Les trois entreprises concernées sont des acteurs majeurs de la fabrication de puces DRAM. Ces composants de mémoire vive dynamique sont essentiels, en particulier sur le marché du smartphone.
Soupçons d'entente sur une forte hausse des prix
En 2017, les autorités chinoises ont été alertées par une augmentation significative du prix des puces DRAM, suivie par les trois entreprises : Samsung, SK Hynix et Micro Technology. En mai 2018, Pékin décide finalement d'ouvrir une enquête. Les fabricants sont soupçonnés de s'être concertés pour cette hausse simultanée des prix, mais également d'avoir restreint la production de composants, toujours dans un objectif de vendre plus cher.Plusieurs perquisitions avaient alors été menées, et les résultats ont été récemment rapportés par le Financial Times, affirmant que les enquêteurs disposaient à présent de « preuves massives ». Et si l'entente illégale était finalement avérée, les constructeurs pourraient s'exposer à une amende de 2,5 milliards d'euros chacun.
Au cœur du conflit commercial entre la Chine et les États-Unis
Mais pour certains observateurs, les répercussions de cette enquête s'étendent au-delà des trois entreprises. Elle pourrait en effet constituer une arme supplémentaire pour la Chine, dans la guerre commerciale qu'elle mène contre les États-Unis, dont est issu Micron Technology. Pour ce dernier, l'enjeu est essentiel, car le marché chinois représente plus de la moitié de ses ventes.De plus, la Chine serait tentée de mettre en avant ses propres fabricants de composants, tels que Fujian Jinhua. Une entreprise sous le coup d'une enquête des autorités américaines et blacklistée sur le territoire, car soupçonnée d'avoir volé des secrets commerciaux à... Micron Technology.
Source : Bit-Tech