Jeudi 12 mars, deux sénateurs américains ont émis une proposition de loi visant à interdire l'application chinoise TikTok sur les appareils utilisés par le gouvernement des Etats-Unis.
Pour Josh Hawley, sénateur du Missouri, et Rick Scott, sénateur de Floride, l'application pourrait être en lien avec le parti communiste chinois, et donc poser un risque de sécurité nationale si elle était utilisée à des fins d'espionnage.
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Contre-espionnage
La proposition est disponible ici. En janvier dernier, des vulnérabilités en termes de confidentialité des données avaient été révélées sur TikTok. Mais ici, il serait davantage question d'espionnage entre gouvernements que de faille logicielle.Dans un communiqué, Josh Hawley a déclaré : « TikTok appartient à une société chinoise qui comprend des membres du Parti communiste chinois au sein de son conseil d'administration, et il est tenu par la loi de partager les données des utilisateurs avec Pékin ». Il ajoute : « La société a même admis qu'elle collecte des données sur les utilisateurs pendant que leur application s'exécute en arrière-plan - y compris les messages que les gens envoient, les photos qu'ils partagent, leurs frappes (au clavier) et les données de localisation ».
Pour cette raison, l'élu estime que TikTok n'a « aucune place » sur les appareils utilisés par les représentants des Etats-Unis.
« Préoccupations infondées »
TikTok a immédiatement réagi, rapporte CNet, en rappelant que la société s'apprêtait à ouvrir à Los Angeles un « centre de la transparence », en mai prochain. Ce dernier se concentrera d'abord sur les politiques de modération de l'application, avant d'aborder les questions de confidentialité et de vie privée.À propos du projet de loi, un porte-parole de TikTok a déclaré : « Bien que nous pensons que ces préoccupations sont infondées, nous les comprenons et continuons à renforcer nos garanties tout en intensifiant notre dialogue avec les législateurs pour aider à expliquer nos politiques ». Le centre de la transparence annoncé à Los Angeles doit permettre, précise le porte-parole, à des « experts tiers de mieux comprendre notre code source et nos efforts en matière de confidentialité, de sécurité et de modération des données ».
Si le projet de loi aboutissait, la deuxième application la plus téléchargée en 2019 n'aurait plus sa place sur les appareils utilisés par les employés du gouvernement américain pour leur travail. Ce bannissement s'appliquerait aussi aux autres applications développées par la société-mère de TikTok, ByteDance.
Source : CNet