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Le monde du processeur et des semi-conducteurs en général pourrait connaître d'importants bouleversements.

Des nouvelles très encourageantes en provenance de l'Université de Technologie de Vienne, mais de l'aveu même des chercheurs en poste, il faudra faire preuve d'une certaine patience avant d'en découvrir les premières applications concrètes.

Des 0, des 1 et plein d'autres choses entre les deux

Au travail depuis de nombreuses années, un groupe de chercheurs de l'Université de Technologie de Vienne a présenté certains de ses travaux en matière de transistors. Les scientifiques sont effectivement parvenus à concevoir ce qu'ils appellent un transistor adaptatif.

De base, ce composant électronique au cœur de tous les produits que nous connaissons, ne peut adopter que deux « états » que l'on résume en « 0 ou 1 ». L'idée derrière le transistor adaptatif est évidemment d'aller au-delà de cette dualité en permettant d'autres « états ».

Les chercheurs viennois ne se contentent toutefois pas d'annonces et ils ont présenté ce que l'on appelle une « preuve de concept », une sorte de prototype fonctionnel de leur trouvaille. Walter Weber, Masiar Sistani et Raphael Böckle, trois des membres de l'équipe viennoise, ont précisé que leur transistor est particulièrement « délicat » à produire.

Compléments aux transistors traditionnels

« Nous connectons deux électrodes avec un fil de germanium extrêmement fin au travers d'une interface de haute qualité extrêmement propre. Au-dessus de la partie en germanium, nous plaçons une grille d'électrodes comme celles qui existent sur les transistors conventionnels. L'élément décisif est la présence d'une électrode de commande de plus que l'on a placée sur les interfaces entre le germanium et le métal. Elle permet de programmer dynamiquement la fonction du transistor. »

Walter Weber, Masiar Sistani et Raphael Böckle © TU Wien
Walter Weber, Masiar Sistani et Raphael Böckle © TU Wien

Les chercheurs estiment toutefois que ces difficultés devraient être assez simples à dépasser. Ils soulignent en outre que « la structure électronique du germanium est spéciale. Ce que l'on appelle la résistance différentielle négative permet de donner au transistor exactement les propriétés dont nous avons besoin au moment où nous en avons besoin ».

Dans certains cas, les propriétés de ces nouveaux transistors devraient permettre de réduire le nombre de composants nécessaires. Les Viennois citent l'exemple de « calculs arithmétiques qui nécessitent 160 transistors conventionnels, mais se contentent de 24 transistors au germanium ».

Il n'est cependant pas question de remplacer tous les transistors par ces nouveaux modèles qui doivent agir plutôt comme un « complément » un peu à la manière des FPGA qui n'ont pas pour objectif de remplacer les processeurs traditionnels, mais de les compléter sur certaines tâches.

Source : TechPowerUp