Une étude réalisée par Proton Mail révèle que 50 % des e-mails contiennent des pixels espions. Ainsi, près de 166 milliards de courriels contenant ces infiltrés sont envoyés et reçus chaque jour.
Afin de vous convaincre d’opter pour sa messagerie chiffrée Proton Mail, l’entreprise Proton publie les résultats d’une de ses études portant sur la quantité de traqueurs présents dans les e-mails. Selon cette enquête, ces derniers regorgent de pixels espions : plus de 50 % sont infectés.
166 milliards d’e-mails échangés quotidiennement renferment des pixels espions
Proton présente son analyse comme l’une des « plus grandes études réalisées sur le phénomène des traqueurs d’e-mails ». La société a compté, de manière anonyme, le nombre de traqueurs bloqués par sa messagerie chiffrée et a montré qu’environ 50 % des e-mails en contenaient. Proton renseigne un « échantillon de 177 millions de traqueurs bloqués ».
À partir de ce constat, l’entreprise extrapole que sur la base des 333,2 milliards d’e-mails envoyés et reçus chaque jour à travers le monde (selon les données de Statista), près de 166 milliards d’e-mails renferment des pixels espions.
Appelez-les pixels espions, balises web ou images transparentes
À ce stade de la lecture, vous vous demandez peut-être ce que sont ces fameux pixels espions. Non, il ne s’agit pas du titre du prochain film de Chris Columbus avec PAC-MAN et 007 en têtes d’affiche.
Les pixels espions, également appelés balises web ou images transparentes, sont plus prosaïquement des agents de pistage en ligne prenant la forme d’une image transparente comportant un unique pixel : ils sont donc invisibles.
Lorsqu’un utilisateur ouvre une page ou un mail contenant une balise web, ces traqueurs collectent secrètement des informations, dont des données sur la localisation, les appareils et les usages. Ils seraient donc largement utilisés pour suivre le comportement des internautes selon l’étude, en particulier dans les newsletters et les e-mails marketing.
Face aux méchants, Super Proton Mail
La parade face à ses agents infiltrés ? Proton Mail, par et d’après Proton. La société argue que sa messagerie, chiffrée de bout en bout, offre la meilleure protection contre les traqueurs, y compris sur iOS désormais. Proton a en effet porté sa fonctionnalité de protection renforcée contre le tracking, en place sur la version web de Proton Mail depuis janvier 2022, sur iOS.
Andy Yen, fondateur et P.-D.G. de Proton, résume : « Les pixels espions sont un moyen très intrusif pour les sociétés de marketing de recueillir toujours plus d'informations personnelles sur les utilisateurs sans leur consentement. C’est comme avoir constamment quelqu’un au-dessus de votre épaule, qui épie tous vos faits et gestes dès que vous ouvrez et lisez un mail, qui note le type d’appareil que vous utilisez, votre fournisseur internet et même votre localisation. Ce type de surveillance est inacceptable, surtout à l’échelle à
laquelle cela se produit, et alors que les utilisateurs n'en ont généralement pas conscience. Chez Proton, notre mission a toujours été de créer un meilleur internet où le respect de la vie privée est la règle. C’est pourquoi, en plus de fournir un service messagerie chiffrée de bout en bout, nous déployons également une protection améliorée contre les traqueurs d’e-mails ».
Parmi les autres atouts de Proton Mail mis en avant par la marque, citons le préchargement des images sur les serveurs Proton dès que l’e-mail est reçu afin d’éviter le partage de données concernant le temps d’ouverture, le masquage des adresses IP, ou encore le chiffrement zéro accès de bout en bout, ce, afin de garantir un niveau de confidentialité « beaucoup plus élevé que les services Google, dont le modèle économique est basé sur la surveillance et la publicité ».
Des espions en grand nombre
Au-delà de la communication forcément orientée de Proton, le recours aux pixels espions est effectivement en forte progression depuis plusieurs années.
En février 2021, un rapport de la BBC pointait déjà ce phénomène. À l’époque, l’enquête menée par Hey révélait que deux tiers des courriels contenaient un pixel espion. Les 50 % relatés par Proton sont donc une estimation tout à fait plausible.
Source : communiqué de presse Proton, BBC