LiFi

Le Laboratoire d'électronique et de technologie de l'information (Leti) a permis à la technologie de communication sans-fil de franchir un nouveau cap en termes de vitesse.

Il y a quelques jours, les chercheurs du CEA-Leti, institut de CEA tech (qui est la direction de la recherche technologique du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), ont annoncé avoir battu un record de débit pour les communications sans-fil en Li-Fi (Light (Li) pour lumière, Fidelity (Fi) pour fidélité), une technologie dont les propriétés restaient pour l'instant limitées au haut débit, à mi-chemin vers le très haut débit.

Un record Li-Fi à 7,7 Gbit/s

Nous avons eu à plusieurs reprises l'occasion de vous présenter la technologie Li-Fi, de plus en plus considérée par certains experts des télécommunications comme une alternative potentielle au Wi-Fi et aux derniers réseaux mobiles, 4G et 5G. Le 18 juin, les chercheurs du CEA-Leti ont annoncé avoir battu le record mondial de débit de la technologie qui permet d'envoyer et de recevoir des données grâce à la lumière, en atteignant des débits de transmission de 7,7 Gbit/s.

Pour y parvenir, le CEA-Leti a développé, dans son laboratoire, une micro LED à l'origine réservée pour une application d'affichage (micro-écran) et insérée dans un démonstrateur Li-Fi. La LED en question est particulièrement miniaturisée puisque mesurant 10 micromètres de côté.

Le CEA-Leti veut chercher encore plus haut dans les débits

Les chercheurs du CEA-Leti pensent déjà à la suite puisqu'ils réfléchissent à améliorer la LED de façon à optimiser son utilisation et ainsi se rapprocher des 10 Gbit/s. La mise en oeuvre d'une matrice de 12 000 microLEDs est étudiée. Elle permettra de démultiplier la puissance optique et d'augmenter la portée du signal de plusieurs mètres.

Ensuite, les chercheurs vont tenter de coupler la matrice de micro LED à une matrice CMOS (complementary metal oxyde semiconductor) dotée de la capacité de piloter chaque pixel indépendamment. Ce qui aidera à développement des composants Li-Fi moins coûteux (encore un point faible de la technologie, même si les coûts ont grandement diminué ces dernières années) et plus intégrés, en éliminant le convertisseur numérique-analogique.

La techno Li-Fi est censée pouvoir fonctionner avec n'importe quelle lampe LED du marché. Peu gourmande en énergie (puisqu'elle s'appuie sur le réseau électrique et les ampoules LED), rapide, sécurisée, et désormais aussi bon marché que le Wi-Fi, la technologie intéresse énormément le secteur aérien, puisqu'elle pourrait doter les avions d'une connexion très haut débit en limitant les interférences ainsi que la consommation de kérosène.

Peut-on se faire une idée de ce à quoi ressemble, physiquement, cette technologie ?

« Le Li-Fi a une vraie particularité : comme on utilise les lumières LED, cela veut dire qu'on doit se trouver en dessous du flux lumineux pour recevoir ou renvoyer l'information. C'est un avantage, dans le sens où ça ne traverse pas le mur (ndlr : donc pas d'ondes électromagnétiques), et un inconvénient car on ne peut pas se balader sur plusieurs dizaines de mètres, comme on peut le faire avec le Wi-Fi.

L'image du Li-Fi, c'est vraiment une lumière avec du flux lumineux qui envoie des 1 et des 0. Plusieurs lampes LED, associées à un modem, transmettent les données par le flux lumineux. Et pour réceptionner l'information, on utilise des dongles, qui font la taille d'une clé USB, ou de la clé Wi-Fi d'il y a quelques années ».

Sylvain Leroux (Orange), le 11 juillet 2018 sur Clubic

© Orange
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Source : CEA