Demons Asteborg

Savez-vous qu'en 2021, il est possible de faire l'acquisition d'un jeu inédit, développé pour la SEGA Mega Drive ? Son nom : Demons of Asteborg.

Alors que de nombreux joueurs suggèrent que « c’était mieux avant », en relançant les jeux de leur enfance sur NES, Mega Drive, SEGA Saturn, PC Engine ou encore Neo-Geo pour les plus nantis, voilà que débarque, en 2021, un nouveau jeu pour SEGA Mega Drive. Mis au point par les français de Neofid Studios, Demons of Asteborg est un tout nouveau jeu de type plateforme/action, disponible sur Steam et Nintendo Switch, mais aussi (et surtout !) sur la Mega Drive de SEGA. Pour ce NEO•Classics un peu particulier, on a évidemment tenu à mettre la main sur la nouvelle production 16 bits !

Aux antipodes de la bataille des téraflops, de la 4K et des 60 fps, NEO•Classics vous propose un retour vers les origines du jeu vidéo. Du titre 2D en gros pixels au moins lointain jeu à la 3D hésitante, cette chronique vous invite à (re)découvrir les pépites vidéoludiques qui ont ouvert le monde au 10e art...

Demons Asteborg

Alors que nous évoquions récemment la dimension matérielle de nos jeux d'antan, qui manque parfois clairement aux titres modernes, voilà que Demons of Asteborg, proposé au format dématérialisé sur Steam et Nintendo Switch, nous arrive aussi en version Mega Drive. Et c'est d'ailleurs surtout pour celle-ci que le jeu a été suivi.

Demons of Asteborg est livré sur une cartouche Mega Drive, avec une notice et même une planche d'autocollants, so 1992 !

Aussi, depuis quelques semaines maintenant, il est possible de passer commande de ce jeu tout droit sorti de l’ère 16 bits, livré sur une « vraie » cartouche Mega Drive, protégée dans une « vraie » boite en plastique, au sein duquel on retrouve même une notice (mais si, rappelez-vous…) et une planche de stickers. Autant dire que le seul aspect « nouveau jeu Mega Drive » de Demons of Asteborg, a déjà de quoi séduire plus d’un joueur.

Demons of Astequoi ??

Développé par Neofid Studios, Demons of Asteborg se veut donc avant toute chose un titre original développé pour la Mega Drive de SEGA, et porté ensuite sur Steam et Nintendo Switch. De type plateformes/action, le jeu s’inspire ouvertement d’autres hits rétro comme Ghouls’n Ghosts, Castlevania, Castle of Illusion et même Space Harrier (si si !). On y incarne le chevalier de la garde royale Gareth, lequel va devoir sauver Asteborg des griffes de démons maléfiques, avec évidemment divers environnements à visiter, lesquels sont précieusement gardés par de puissants boss.

Demons of Asteborg est proposé avec une cover au format japonais (ici à côté de The Story of Thor, en version nippone)

Evidemment, comme tout bon jeu de l’époque, le premier plaisir procuré par Demons of Asteborg précède le lancement du jeu. En effet, quel plaisir de pouvoir déballer à nouveau un jeu Mega Drive, de découvrir une nouvelle cartouche, une nouvelle notice, le tout, avec cette même excitation et cette même impatience qu’il y a 25 ans.

L'ensemble fleure bon la qualité, et paraît avoir été pensé avec amour pour le rétrogaming. À noter que le jeu est livré avec une cover d’inspiration JAP, réversible pour révéler une nouvelle illustration plus en phase avec nos jeux PAL (première version). Les puristes regretteront quand même le « Neofid Studios » en lieu et place du « Mega Drive ». La preuve en image ci-dessous. Et vous, vous préférez la cover japonaise ou européenne ?

La jaquette est réversible, et on peut tout à fait donner un côté PAL à Demons of Asteborg (mais on perd alors le logo Mega Drive)

Observer la jaquette, sniffer la notice et contempler la cartouche c’est une chose, mais il est grand temps ce jeu flambant neuf sur notre Mega Drive première génération de 1991.

Bonne nouvelle, le jeu permet d’opter pour différentes langues, dont le français. Démarre alors une petite cinématique d’introduction, qui permet de découvrir le scénario de Demons of Asteborg. Rapidement, on prend le contrôle de ce fameux Gareth, un chevalier armé d’une cape rouge et d’une imposante épée, qui transpire la classe.

C'est doux, c'est beau, c'est neuf

Visuellement, le jeu est d’une beauté assez sidérante, avec de superbes effets dignes… de la Super Nintendo. En effet, les développeurs (français !) ont pu analyser, et surtout réutiliser, de nombreuses astuces de développement inhérentes à la console de SEGA, pour mettre au point des effets visuels qui étaient incroyables à l’époque, et qui restent particulièrement excellents aujourd'hui encore.

Le gameplay est évidemment taillé pour être joué avec trois boutons seulement, à savoir un pour sauter, un pour frapper et un autre pour faire appel à la magie. À ce sujet notons qu'il faudra, dans chaque niveau, récupérer un fragment de mémoire (on ne vous dit pas pour qui ni pourquoi) ainsi qu’un pouvoir spécial, mais qui ne sera utilisable que dans le niveau en cours.

Gareth pourra par exemple apprendre à créer des plateformes ou encore à lancer du feu, mais au sein d’un seul niveau, et la capacité fraichement apprise permettra toujours de déjouer les énigmes à venir, et d’occire le boss de fin. C’est à la fois original et un chouia frustrant, car on aurait souhaité pouvoir conserver les pouvoirs acquis, ce qui aurait pu ouvrir de nouvelles possibilités dans les derniers niveaux. Mais soit.

Pour le reste, Demons of Asteborg est un mélange plutôt homogène (et très digeste) entre tradition et modernité. En effet, si certaines mécaniques sont très « old school », d’autres sont nettement plus originales, et l’ensemble se découvre avec un véritable plaisir. Comme dit précédemment, certaines énigmes (voire certains boss) manquent un peu de clarté, mais on ne reste jamais bloqué bien longtemps.

Etonnant toutefois de la part des créateurs du jeu d’évoquer une orientation de type Metroidvania ici. En effet, Demons of Asteborg ne permet en aucun cas de revenir dans un niveau précédemment visité, ni même d’évoluer dans un quelconque monde ouvert. La progression est linéaire, et se montre en réalité similaire à celle d’un Castlevania ou d’un Ghouls’n Ghosts, avec divers niveaux à traverser, et la possibilité de faire l’acquisition de nouvelles capacités (jauge de vie accrue, attaque supplémentaire…) entre chacun d'eux, à condition d’avoir collecté suffisamment de diamants en chemin.

Durée de vie et difficulté

Côté durée de vie, Demons of Asteborg peut être bouclé entre quatre et six heures, à condition toutefois de ne pas être rebuté par la difficulté du jeu. En effet, le jeu propose trois niveaux de difficulté, mais cette dernière se révèle plutôt élevée, au niveau des combats comme des mécaniques de jeu.

Certains passages sont en effet assez ardus, et le jeu pêche par moments par un léger manque de clarté, si bien que la solution à telle ou telle énigme peu être plus difficile à trouver. Il est également délicat de passer sous silence une certaine imprécision au niveau des sauts. Heureusement, contrairement à bon nombre de jeux d’époque, Demons of Asteborg dispose d’un système de sauvegarde, qui enregistre automatiquement la partie à chaque fin de niveau.

Comme indiqué un peu plus haut, Demons of Asteborg se veut donc avant tout un jeu Mega Drive, et c'est aussi là l'une de ses principales qualités. En effet, si le jeu est disponible sur Nintendo Switch et Steam, c'est bien pour la console de SEGA qu'il a été pensé, et c'est forcément sur celle-ci que l'on prendra le plus de plaisir, et que l'on sera également le plus à même de pardonner certaines lacunes… Qui seraient nettement moins pardonnables s'il s'agissait d'un jeu « classique » proposé uniquement sur l'eShop et Steam.

Tout n'est pas parfait, non, les sauts sont parfois approximatifs, la difficulté est en dents de scie et quelques mécaniques manquent de clarté, mais cela reste néanmoins très agréable de pouvoir profiter, plus de 25 ans plus tard, d'un titre de cette ampleur sur Mega Drive.

En définitive, si vous souhaitez jouer à Demons of Asteborg, on vous conseille de tester l'expérience sur la console 16 bits de votre enfance (pas la Super Nintendo hein, l'autre). Vous profiterez alors d'un excellent jeu de plateforme/action « à l'ancienne », qui aurait eu toute sa place dans votre ludothèque adolescente, aux côtés de Golden Axe et autres Castlevania Bloodlines.