Il fut un temps où le genre « beat’em all » (ou « beat’em up ») était particulièrement apprécié des joueurs. Il faut dire que nous avons là un style de jeu à la fois simple et efficace, taillé non seulement pour les salles d’arcade, mais aussi pour nos consoles de jeux vidéo, avec (pour la plupart) la possibilité d’évoluer avec un autre joueur en coopération. Pour ce hors-série, retour sur quelques ambassadeurs emblématiques, et quelques titres un peu plus discrets…
Aux antipodes de la bataille des téraflops, de la 4K et des 60 fps, NEO•Classics vous propose un retour vers les origines du jeu vidéo. Du titre 2D en gros pixels au moins lointain jeu à la 3D hésitante, cette chronique vous invite à (re)découvrir les pépites vidéoludiques qui ont ouvert le monde au 10ème art...
Double Dragon 2
Véritable classique du genre, Double Dragon 2: The Revenge fut lancé en 1990 en France sur NES, permettant alors aux joueurs d’incarner les courageux frères Billy et Jimmy Lee, derniers remparts face à un terrible syndicat du crime qui s’est permis d’assassiner Marian, la fiancée de Billy.
Portage d'un jeu disponible à l'époque en salles d’arcade, Double Dragon 2: The Revenge fait aujourd’hui figure de grand classique du genre beat’em up. Le titre était jouable avec deux boutons seulement, et en coopération avec un comparse.
À noter d’ailleurs que selon l’option de jeu définie en début de partie, il était possible de porter des coups à son compagnon. De quoi effriter plus d’une amitié, à l’époque et encore aujourd’hui…
Streets of Rage
En 1991, la Mega Drive de SEGA accueillait une toute nouvelle licence : Streets of Rage. Le jeu permettait d’incarner trois personnages (Adam Hunter, Axel Stone et Blaze Fielding), devant mettre un terme aux agissements de la pègre locale.
Le titre est, sans conteste, emblématique pour toute la génération SEGA 8/16 bits, laquelle se souvient sans nul doute avec émotion de ces combats pour le moins jouissifs, portés par une musique signée Yuzo Koshiro.
Si Streets of Rage était basé sur une progression très classique, il offrait malgré tout un twist intéressant en toute fin de partie, avec la possibilité d’accéder à une bonne et à une mauvaise fin. Il est, encore aujourd'hui, l’un des meilleurs représentants du genre sur consoles 16 bits.
Final Fight
Du côté des joueurs Super Nintendo, pas de Streets of Rage, mais un Final Fight, concocté par un certain Capcom. Un titre d’abord disponible en salles d’arcade, qui a ensuite été porté sur Super Nintendo, non sans quelques sacrifices.
En effet, malgré une conversion plutôt fidèle, Final Fight Super Nintendo dit adieu au personnage de Guy… Et au mode deux joueurs !
L'opus restait tout à fait respectable malgré tout, et sera (re)lancé un peu plus tard, sous l’appellation Final Fight Guy, pour permettre d’incarner le personnage en question, cette fois au détriment de Cody… À son époque, Final Fight constituait une excellente alternative à Street Fighter.
Teenage Mutant Ninja Turtles IV: Turtles in Time
En 1991, en salles d’arcade, nombreux étaient les joueurs à rechercher une borne en particulier, celle de Teenage Mutant Ninja Turtles: Turtles in Time ! Un titre exceptionnel, développé par Konami, qui permettait alors à quatre joueurs de coopérer, simultanément.
La conversion Super Nintendo du jeu était tout aussi extraordinaire, même si cette dernière réduisait la coopération à deux joueurs. On y retrouvait évidemment les quatre tortues ninjas pour un voyage dans le temps toujours aussi réussi.
La version Super Nintendo a largement été mise en avant à l’époque grâce à son astucieuse utilisation du mode 7, sans oublier quelques « bonus » comme la présence de nouveaux ennemis, de nouveaux niveaux et de nouveaux boss. Là encore, un indispensable pour tout amateur de beat’em up. À noter que la version Mega Drive (baptisée HyperStone Heist) était, elle aussi, excellente, bien que différente de ce Turtles in Time.
Battletoads
Issue du cerveau (alors fécond) de RARE, la saga Battletoads démarre sur NES en 1991. Le jeu, au background très original, permettant d’incarner Rash ou Zitz, des crapauds mutants bodybuildés, pour combattre la Reine Noire sur la planète Ragnarok.
Le beat’em up était aussi exigeant que drôle et varié, puisque le jeu incluait des niveaux de courses et autres parcours d’obstacles. Certains en font encore des cauchemars d'ailleurs, les nuits de pleine lune…
Battletoads était alors disponible sur de nombreux supports, avec en prime un crossover avec Double Dragon lancé en 1993. Rappelons par ailleurs que la licence Battletoads sera bientôt de retour, du côté de chez Microsoft, avec un tout nouvel opus très attendu.
Cadillacs & Dinosaurs
En 1993, le roi de l’arcade de l’époque, Capcom, lance un tout nouveau beat’em all : Cadillacs & Dinosaurs, qui permettait aux joueurs d’incarner quatre combattants écologistes, tentant de mettre fin aux agissements d’un gang qui s’attaque… à des dinosaures.
Le titre proposait également des phases à bord d’un véhicule (une Cadillac donc), et il était même possible de coopérer avec deux amis (soit trois joueurs au total).
Un peu lent, mais très agréable à jouer malgré tout, Cadillacs & Dinosaurs ne sera jamais proposé sur un autre support que la borne CPS de Capcom, au grand dam bien sûr des joueurs console. Un jeu que l’on vous conseille chaudement si vous êtes un minimum curieux et amateur du genre.
Batman Returns
En 1993, Konami (déjà à l’origine de Turtles in Time) propose aux joueurs Super Nintendo l’adaptation de Batman Returns. Et contre toute attente, ce nouveau beat’em all s'est révélé être une excellente surprise.
On y incarne en effet le célèbre chevalier noir, très puissant, mais assez lent, dans un jeu aux sprites énormes pour l’époque. Si le gameplay est assez basique, la puissance des coups est superbement rendue. Et oui, on y conduit aussi (un peu) la Batmobile.
Divers personnages emblématiques de la saga Batman sont bien sûr présents, et même si le jeu, répétitif et qui souffre de niveaux assez inégaux (notamment les derniers….), est jouable uniquement en solo et se termine en moins d’une heure, il permet malgré tout de passer un très bon moment.
Golden Axe
Initiée en 1989, la saga Golden Axe est aujourd’hui indissociable de la console Mega Drive de SEGA. Bien que disponible sur de nombreux supports, Golden Axe reste l’un des beat’em all emblématiques de la console, celui auquel tout possesseur de Mega Drive (ou presque) se devait de jouer.
On compte trois opus principaux, tous lancés sur Mega Drive entre 1989 et 1993. Certes, l'ensemble a un peu (beaucoup) vieilli, mais Golden Axe reste une valeur sûre. Rappelons qu’en 2014, SEGA se rapprochait d’Universal Studios avec l’ambition de décliner le titre en série et en film.
À noter en outre qu’à défaut de Golden Axe, les joueurs Super Nintendo pouvaient se tourner à l’époque vers un certain Legend, développé par deux courageux français.
Contra / Probotector
La fin d’année 1992 fut marquée en France par la sortie de Super Probotector: Alien Rebels, version européenne de Contra III: The Alien Wars. Un opus 16 bits assez extraordinaire de la série signée Konami, débutée quelques années auparavant.
À l’instar d’un Super Ghouls’n Ghosts, Contra III / Super Probotector va largement mettre à profit les capacités de la Super Nintendo ; notamment son Mode 7 et son zoom. Alors c'est vrai, Contra III : The Alien Wars n'est pas réellement un beat'em up (c'est un run'n gun), et non seulement ce dernier mérite toute votre attention, mais il permet aussi à deux joueurs de coopérer… Et c'est complètement fou !
Mais si cet opus Super Nintendo fait figure de classique parmi les classiques, Contra est également jouable sur NES ou encore sur la Mega Drive de SEGA.
Astérix
À partir de 1992, les habitués des salles d’arcade ont forcément glissé une pièce (et sans doute plusieurs….) dans la borne d’Astérix. Un beat’em all développé alors par Konami, jouable évidemment à deux en simultané, et qui permettait de revivre les aventures (version BD) du célèbre Gaulois à moustache.
Avec un gameplay très simple, mais plutôt accrocheur, le jeu profite de plusieurs niveaux ponctués par un combat de boss. Outre les phases de combat, Astérix mettait également les réflexes des joueurs à rude épreuve, via un passage en chariot, une course de chars, sans oublier une phase en tapis volant.
Le titre, très fidèle à la licence, n'était disponible qu'en version arcade et je ne saurais que trop vous conseiller d'y jeter un œil si cela n’a jamais été fait. Pas le jeu du siècle, loin de là, notamment à cause d'une difficulté incompréhensible, mais une bonne adaptation de la licence Astérix malgré tout.
On ne les oublie pas…
La liste du jour a pour objectif de mettre en lumière certains hits incontournables de l’époque, mais aussi des jeux un peu plus confidentiels. D’autres méritent cependant tout autant votre attention si vous êtes fan du genre. On citera pour l'exemple Knights of the Round, Legend, The King of Dragons, l’excellentissime Sunset Riders, Captain Commando, Guardian Heroes, sans oublier la saga Metal Slug, Bad Dudes vs Dragon Ninja, The Punisher…
Et comment ne pas citer également le tout récent Streets of Rage 4, une pure réussite qui a su allier moderne et rétro, avec un petit côté « made in France » fort appréciable !