Avec un décollage possible en mai 2023 et une toute petite plateforme avec un seul instrument scientifique, Rocket Lab veut montrer aux entreprises, laboratoires et agences une « nouvelle manière » d’explorer le Système Solaire. Une mission low-cost, mais pas dénuée d’ambition !
Pour (au mieux) quelques minutes de données dans l’atmosphère de Vénus…
Petit mais costaud
Le décollage de la mission CAPSTONE au début de l’été a donné des ailes aux équipes de Rocket Lab ! L’entreprise américaine aux racines néo-zélandaises souhaite montrer que sa petite fusée Electron, associée à la plateforme Photon, peut « débloquer » l’accès aux planètes proches de notre Système Solaire… Le tout pour une fraction des coûts d’une mission classique.
Et plutôt que d’attendre que la NASA lui ouvre un appel d’offres, Rocket Lab s’est associée avec le laboratoire de sciences planétaires du MIT pour offrir une opportunité aux scientifiques d'envoyer un instrument d’environ 1 kg vers Vénus ! Une mission privée, voilà une nouveauté. Compte tenu de la réactivité des équipes, Rocket Lab vise déjà la prochaine fenêtre de tir vers notre voisine, qui s’ouvre en mai prochain.
De la Nouvelle-Zélande à Vénus
Richard French, responsable stratégie chez Rocket Lab, explique l'attrait de l'entreprise pour Vénus :
« Ce qui nous attire avec Vénus, c’est que jusqu’à récemment, elle n’a pas reçu énormément d’attention en termes de nouvelles missions, et en particulier pour les mesures atmosphériques directes. Avec les missions de la NASA VERITAS et DAVINCI+, il y a un focus particulier, mais ces deux missions ne partiront pas avant la fin de la décennie, et nous espérons augmenter le rythme des découvertes en partant beaucoup plus tôt. »
Bien sûr, cela fait déjà plusieurs années que cette mission privée est en gestation, mais les véritables préparatifs sont récents. L’instrument AFN (Autofluorescence nephelometer ou photomètre aérosol à fluorescence) sera réceptionné en septembre ou octobre, si tout se passe bien… Tandis que la plateforme photon est en cours d’assemblage. En cas de retard, pas de pression, les équipes viseront 2025.
Sur Vénus, les nuages plus intéressants que le sol
Dans le profil de mission envisagé actuellement (elle n’a pas encore de nom), cette sonde vers Vénus se dirigera donc plus ou moins directement vers l’atmosphère de la planète-enfer. Elle y entrera, tout en transmettant le plus longtemps possible (cinq minutes maximum) ses informations vers la Terre.
L’objectif de l’AFN est d’utiliser les propriétés d’un laser pour illuminer les particules atmosphériques et y identifier, potentiellement, des molécules organiques. Pour rappel, la présence possible de phosphine dans l’atmosphère de Vénus avait fait l’objet de nombreuses publications en 2020 (débat scientifique qui n’est pas clos). En fournissant aux laboratoires intéressés un « coupe file » par rapport à de potentielles missions des agences spatiales, Rocket Lab espère lever des fonds et générer un potentiel nouveau marché pour des « mini-missions » très spécifiques.
Source : Universe Today