D'ici quelques semaines, le premier prototype de Varda Space sera en orbite autour de la Terre. Mais ce n'est pas un satellite comme les autres : il va profiter de l'impesanteur pour notamment fabriquer des produits pharmaceutiques complexes, de la fibre optique et des semi-conducteurs avant de les ramener sur Terre.
Une opportunité nouvelle qui attire les investisseurs… et pose des questions.
Une véritable petite usine
C'est un véhicule particulier qui est actuellement en préparation en Californie avant son décollage (en compagnie d'un groupe d'autres satellites) avec une fusée Falcon 9 de SpaceX.
Ce premier véhicule de Varda Space a une charge utile bien particulière. À travers un dispositif de fabrication spécifique, il va produire des molécules cristallines dont la structure est plus efficace lorsqu'elle est formulée en impesanteur, en l'occurrence du ritonavir, un antiviral utilisé dans les traitements contre la COVID (le Paxlovid), mais aussi contre le sida. Plusieurs expériences sur des molécules cristallines ont déjà montré des résultats au sein de la Station spatiale internationale. Ici toutefois, il ne s'agit plus de recherche, mais de production.
L'objectif de Varda est bel et bien de rapporter sur Terre le fruit de ce qui sera généré en orbite. Le satellite, produit par Rocket Lab, est équipé d'une capsule de 120 kilos (à vide) qui sera normalement capable de freiner pour venir se poser sur Terre avec entre 50 et 60 kilos de matériel produit en orbite terrestre. Bien entendu, il reste pour ce prototype à montrer ses capacités de production une fois en orbite, puis à rapporter sur Terre les fameuses molécules. Ces dernières devront être analysées avec attention avant de montrer que la technique est au point.
Made in Orbite, vraiment ?
Varda Space, entreprise actuellement évaluée à environ 500 millions de dollars, compte bien franchir le cap de la démonstration. Elle a déjà commandé quatre satellites à Rocket Lab. Les investisseurs ont jusqu'ici considéré la production en orbite comme une technologie d'avenir, mais il faut qu'elle réponde aux promesses. Outre les aventures pharmaceutiques (qui détiennent un gros potentiel), Varda compte aussi expérimenter ses mini-usines pour produire des fibres optiques à la structure « parfaite » d'une qualité incomparable ainsi que des semi-conducteurs de nouvelle génération.
Enfin, la petite capsule détient elle-même un potentiel pour le retour sur Terre de matériel (c'est assez peu commun) et pour du vol hypersonique. À cette fin, c'est évidemment le département de la défense américain qui s'est positionné sur le créneau pour une mission, une fois de plus, de démonstration. Tout le monde veut savoir de quoi Varda est capable…
Source : Rocket Lab