Le premier étage de la fusée Electron descend avant un petit plongeon dans l'Océan. Crédits Rocket Lab
Le premier étage de la fusée Electron descend avant un petit plongeon dans l'Océan. Crédits Rocket Lab

L'entreprise avait nommé la mission « Baby Come Back ». Et elle ne s'y est pas trompée ! Ce 18 juillet après un décollage depuis la Nouvelle-Zélande, le premier étage de la fusée Electron est venu amerrir dans le Pacifique sous parachute… avant d'être récupéré par un navire spécialisé. Les sept satellites sont en orbite.

Les efforts se poursuivent vers la réutilisation.

Une fusée un peu particulière

C'est à 3h30 (Paris) ce 18 juillet que la fusée Electron a allumé les neuf moteurs de son premier étage pour s'élancer vers l'orbite. Sur le site de Mahia en Nouvelle-Zélande, il faisait grand jour et le lanceur a traversé le ciel rapidement pour s'orienter vers le sud et accélérer.

Après 2 minutes et 27 secondes de vol, le deuxième étage s'est séparé du premier aux alentours de Mach 6, avant de continuer à accélérer pour atteindre une vitesse orbitale et de larguer le petit étage supérieur Photon. Ce dernier a manœuvré plusieurs fois avant d'éjecter les 7 petits satellites (100 kilos réunis) qu'il transportait sur une orbite héliosynchrone à 1 000 kilomètres d'altitude.

Un profil de vol presque classique pour Electron qui volait pour la 38e fois vers l'orbite… mais un essai tout particulier pour le premier étage. Ce dernier a en effet traversé l'atmosphère à haute vitesse avant de se freiner grâce à un parachute pour revenir se poser dans l'océan Pacifique.

Décollage du lanceur Electron depuis Mahia. Seul le premier étage redescend se poser. Crédits Rocket Lab
Décollage du lanceur Electron depuis Mahia. Seul le premier étage redescend se poser. Crédits Rocket Lab

À la pêche au booster

Ce n'est pas la première fois que les équipes de Rocket Lab tentent de récupérer un étage de la petite fusée Electron, qui ne mesure que 18 mètres de haut et 1,2 mètres de diamètre. Mais la technique évolue et progresse à chaque itération pour de meilleurs résultats. L'an dernier, l'entreprise avait choisi de ne plus tenter d'attraper le booster avec un hélicoptère lorsqu'il descend sous son parachute. Ce dernier passe donc du temps dans l'eau salée… ce qui n'est pas un obstacle insurmontable : les composants sont mieux protégés et l'électronique est scellée dans la dernière version de la fusée.

Le parachute aussi est une nouvelle version plus légère, tandis que le bateau de récupération et les équipes ont été équipés pour travailler plus rapidement sur l'étage de la fusée après l'avoir repêché. Selon l'entreprise, les opérations de ce matin ont été couronnées de succès.

Ces nouveautés permettront-elles à Rocket Lab de réutiliser un étage et d'augmenter la cadence de vol (environ un décollage par mois actuellement) ? Il est encore trop tôt pour se prononcer, même si des essais de moteurs récupérés dans l'océan ont donné des résultats satisfaisants au printemps dernier.

Avec une fusée aussi petite, Rocket Lab ne peut malheureusement se permettre autant de marge de carburant que SpaceX qui rallume plusieurs moteurs pour se freiner avant de poser l'étage de la fusée sur une barge ou à terre.

Le nouveau dispositif pour faire grimper les boosters Electron sur le navire de récupération. Crédits Rocket Lab

Une mission pour du vol groupé

Le vol de ce matin embarquait sept satellites, dont quatre unités d'une petite constellation de la NASA nommée Starling, qui teste la miniaturisation de composants permettant à des satellites de voler en essaim autonome. Chaque unité communique avec les autres autour d'elle, connaît sa position relative, peut manœuvrer de façon coordonnée, etc. Un prélude à des envois de groupes de satellites scientifiques plus imposants, que ce soit pour étudier l'évolution du climat sur Terre ou pour des missions d'exploration autour d'autres corps comme la Lune ou Mars. Pour accompagner les Starling, il y avait deux satellites CubeSat 3U de l'entreprise Spire et un satellite de communication de démonstration de Telesat.

Source : space.com