Le nouveau directeur de Roscosmos a annoncé le retrait de la Russie de la Station spatiale internationale, après 2024. Néanmoins le calendrier final, qui dépend aussi de la future présence russe en orbite basse, n’est pas connu. Tandis que les autres agences ne voient aucun changement.
Et notez bien qu’après 2024, c’est vaste…
Ah oui au fait, l’ISS
Le premier grand « entretien » entre le nouveau directeur de Roscosmos, l’agence spatiale russe et le président Vladimir Poutine n’est pas passé inaperçu. En effet, Youri Borissov, en plus de s’expliquer sur le recentrage à venir sur les activités de défense et sur les constellations de satellites russes, a acté le retrait de la participation russe à l’ISS après 2024. Information qui a depuis fait le tour de la planète dans la soirée du 26 juillet.
Tout comme au début de l’invasion russe de l’Ukraine, il est difficile de savoir exactement comment les autres participants de l’ISS pourraient continuer l’aventure sans la Russie. En effet, la station n’est pas prévue pour cela, et la mise en place de solutions alternatives (par exemple pour rehausser l’orbite ou contrôler l’ensemble des sections), sans être impossible, n’est pas simple. Parmi les alternatives, les partenaires non russes pourraient louer à prix d’or les modules de Roscosmos, mais on a du mal à l’imaginer dans le contexte actuel.
Personne ne panique
Pour l’instant néanmoins, la question ne se pose pas. Après avoir été harcelée de questions, la NASA a communiqué hier soir n’avoir reçu aucune information officielle concernant un retrait russe de l’ISS. De plus, il ne faut pas s’imaginer un retrait du jour au lendemain, dès le 1er janvier 2025 (nous serons en effet ce jour-là, « après 2024 »).
Côté ESA, il se murmure la même chose en coulisses : cette déclaration ne change pas la donne actuelle. S’il y a peu de chances de voir des rotations inchangées jusqu’à 2030, il n’y a pas de panique pour autant. La sortie aurait-elle donc été plus médiatique qu’autre chose ?
Quitter l’ISS, mais pour quoi faire ?
Le calendrier reste en effet à définir, et il est probable qu’il se prolonge pendant plusieurs années jusqu’à ce que la Russie dispose d’une autre destination pour ses astronautes. Roscosmos a en effet pour tâche de préparer une future station ROS (ou ROSS). 2024, c’est très proche en termes spatiaux. Il semble que l’agence russe n'ait pas encore tout à fait tranché entre une future station sur la même orbite que l’ISS (ce qui permettrait d’en garder un ou deux modules récents, comme le nœud Pritchal ou le module scientifique Nauka) et une autre peut-être plus intéressante pour le territoire, en orbite polaire très inclinée.
Pour cette dernière il faudrait alors des modules neufs. Deux sont actuellement en développement, mais le premier n’est pas encore complet et il faudra un engagement fort de la Russie pour qu’il soit prêt en 2024-2025, d’autant que les envoyer en orbite polaire ne sera pas simple depuis Baïkonour. La station serait autonome et accueillerait des équipages une partie de l’année seulement.
Il faudra donc attendre que la Russie spatiale clarifie sa position… Tout en préparant l’avenir !
Source : Spacenews