Soyouz MS-22 que l'on voit ici, sera désorbité quelques jours après l'arrivée de son remplaçant. Crédits NASA
Soyouz MS-22 que l'on voit ici, sera désorbité quelques jours après l'arrivée de son remplaçant. Crédits NASA

La capsule Soyouz MS-23 est sur son site de lancement à Baïkonour, et rejoindra sans astronautes la Station Spatiale Internationale ce week-end. La Russie espère que cela pourra clore l'épisode actuel avec deux fuites de liquide de refroidissement sur deux véhicules différents, ce qui a soulevé beaucoup de questions.

Les astronautes se serviront de la capsule pour leur retour en septembre.

Un remplacement important

Mettre un point final à cette mauvaise série : c'est l'objectif de l'agence spatiale russe Roscosmos, qui se prépare en ce moment même au décollage de Soyouz MS-23. La capsule est à la verticale sur le site de lancement 31/6 à Baïkonour depuis quelques jours, et les préparatifs vont bon train pour son tir prévu dans la nuit de jeudi à vendredi, le 24 février à 1 h 24 (Paris). Un lancement inhabituel, avec une capsule sans astronaute, même si ce n'est pas une première (on se souviendra par exemple du lancement de MS-14 en 2019, avec à son bord le robot Fedor)… Toutefois, les autorités auront à cœur de réussir l'amarrage à la Station Spatiale Internationale prévu ce dimanche 26 février : trois astronautes comptent sur MS-23 pour devenir leur véhicule de retour.

Au fond du trou

En effet, en décembre dernier, la capsule Soyouz qui a amené Sergei Prokopiev, Dmitri Peteline et Francisco Rubio a souffert d'une fuite soudaine de son liquide de refroidissement. MS-22 est toujours amarrée à l'ISS, mais Roscosmos a préféré amener un remplacement pour pouvoir ramener rapidement et en toute sécurité les astronautes sur Terre au besoin. Conséquence directe, la rotation d'équipage de ce printemps n'aura pas lieu du côté russe et les trois membres d'équipage concernés resteront sur l'ISS jusqu'en septembre. L'agence russe attend que MS-23 soit amarré à la station pour faire revenir MS-22, avec un maximum de manœuvres et de mesures avant son retour (l'intérieur de la capsule, qui se posera au Kazakhstan, sera rempli d'un maximum d'échantillons et résultats d'expériences).

Le trou identifié sur Progress MS-21 lors de son départ. Débris ? Choc ? Ou problème au sol ? Crédits Roscosmos
Le trou identifié sur Progress MS-21 lors de son départ. Débris ? Choc ? Ou problème au sol ? Crédits Roscosmos

Progress aussi !

Ce 17 février, c'est un autre véhicule russe qui a quitté l'ISS après une fuite de liquide de refroidissement, mais cette fois il s'agissait de Progress MS-21. Sa fuite, apparue deux mois après celle de Soyouz, a fait grand bruit, car l'agence russe avait pointé du doigt un impact de micrométéorite. Or il semble bien improbable qu'un deuxième impact puisse frapper un deuxième véhicule, deux mois plus tard, sur une zone similaire. Devant les interrogations, Roscosmos a publié des photographies HD prises lors du départ de Progress, pointant un « impact extérieur » de 12 millimètres de diamètre. Qu'est-ce qui a pu le générer ? La question reste ouverte. Cela peut être lié à un problème d'éjection de la coiffe lors du lancement, à un impact de débris orbital ou même, aussi peu probable que cela puisse paraître, à une autre micrométéorite. Le véhicule maintenant désintégré dans l'atmosphère avec les poubelles de la station (il est parti de l'ISS à la date prévue), nul doute que l'agence russe aimerait planifier ses missions sans avoir à gérer d'autres fuites de liquide de refroidissement.

Un troisième événement similaire laisserait cette fois plus que des soupçons.…

Source : Spaceflightnow